Un "amalgame entre anorexie et minceur"; une "stigmatisation" des agences. Le Syndicat national des agences de mannequins (Synam) a dénoncé vendredi l'amendement voté par l'Assemblée nationale interdisant l'emploi de mannequins trop maigres.
L'IMC ne peut être le seul critère. "C'est très grave de faire l'amalgame entre l'anorexie et la minceur des mannequins, c'est méconnaître que l'anorexie est une maladie psychogène" (principalement causée par des facteurs psychologiques, ndlr), a déclaré Isabelle Saint-Félix, secrétaire générale du Synam, qui représente une quarantaine d'agences en France.
"Quand vous prenez les critères d'anorexie, il ne faut pas prendre uniquement l'indice de masse corporelle (IMC) en considération, mais d'autres critères, à la fois psychologiques, les histoires de pertes de cheveux, de problèmes de dents, etc.", a-t-elle ajouté.
Les agences de mannequins françaises pénalisées. L'amendement prévoit d'interdire l'exercice d'une activité de mannequin à toute personne dont l'indice de masse corporelle sera inférieur à des niveaux définis sur proposition de la Haute Autorité de santé. Or, certains mannequins sont maigres naturellement, a souligné Isabelle Saint-Félix. "Inès de la Fressange, pour ne donner que son exemple, dit elle-même qu'elle est constitutionnellement faite comme ça, comme sa famille".
Isabelle Saint-Félix estime aussi que cet amendement pénalise les agences de mannequins françaises par rapport à leurs concurrentes internationales, et souligné que 90% des mannequins présents dans les défilés et les magazines de mode étaient de nationalité étrangère.
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