A l'âge où les autres élèves n'ont même pas encore passé le Brevet des collèges, Victoria vient de finir sa première année de biologie à la fac. L'an dernier, cette jeune fille avait été la plus jeune bachelière de France. Europe1.fr l'a retrouvée un an après.
La fac plutôt qu'une classe prépa
Après un bac S obtenu à tout juste 13 ans, avec 16,84 de moyenne générale, mention Très bien, celle qui savait lire à 3 ans et n'a jamais mis les pieds à l'école car elle était trop en avance, a enfin découvert les cours en classe - et même en amphi. Alors qu'elle aurait pu intégrer une prestigieuse classe préparatoire sans problème, Victoria a pris le chemin en septembre dernier de l'université de Caen. "En prépa, on est très encadré et ce n'est pas vraiment reconnu à l'étranger. Alors que la fac est beaucoup plus internationale", argumente Victoria.
En première année de licence, Victoria est bien évidemment la plus jeune de sa promo. Mais cela ne l'a pas empêchée de bien s'intégrer, assure-t-elle. "Ça s'est passé comme sur des roulettes. Je crois que mes camarades s'en fichaient un peu", poursuit la jeune étudiante, qui se décrit comme "Miss Plus jeune bachelière de France 2011" sur Twitter . "Je ne leur ai rien dit de particulier parce que je ne me considère pas comme une étudiante particulière", assure-t-elle. La jeune fille a choisi de suivre un cursus de biologie, sa matière préférée. Et les résultats sont à la hauteur de son parcours scolaire : Victoria a été major de promo lors des deux semestres.
Cinq langues étrangères... pour le moment
Infatigable, Victoria continue de suivre des cours de musique - elle joue du piano et du violoncelle - et apprend pas moins de cinq langues étrangères, en plus de ses 35 heures de cours hebdomadaires. Outre l'anglais et l'allemand - qu'elle parle parfaitement - et l'espagnol, la jeune fille a commencé à apprendre seule l'arabe il y a six mois. "J'apprends avec un dictionnaire et je regarde Al-Jazira pour voir si je comprends. Je crois que j'ai un niveau suffisant pour me débrouiller dans un pays arabophone", indique-t-elle. Et le mois dernier, Victoria s'est même mise à l'hébreu, seule aussi. "J'ai trouvé une méthode Assimil dans mon placard, et je me suis dit pourquoi pas...", explique-t-elle. Polyglotte confirmée, la jeune fille ne compte pas s'arrêter en si bon chemin : "le persan m'intéresse. Et après, pourquoi pas le russe ou le chinois ?"
Cet emploi du temps de ministre semble parfaitement convenir à cette assoiffée de connaissances. La perspective des vacances, qui ravit normalement le commun des mortels, est pour Victoria source de morosité. "Je m'ennuie ferme si je ne fais rien pendant les vacances. Même un week-end, c'est déjà trop long !", assure-t-elle.
Frustrée de ne pas avoir pu voter
Sa seule frustration de l'année est récente. Cette passionnée d'information - elle veut devenir journaliste - et de politique aurait voulu pouvoir voter à la présidentielle et aux législatives. "Je suivais l'actualité politique et je savais déjà pour qui je voulais voter. C'est très frustrant !", regrette-t-elle. Dans cinq ans, c'est sûr, elle sera au rendez-vous.
En attendant, Victoria, qui perdra son titre de "Miss Plus jeune bachelière de France" dans quelques semaines, n’a "pas vraiment" de conseil à donner à son successeur. La jeune fille lui souhaite simplement "bonne continuation".