La mobilisation contre la réforme des retraites est montée d’un cran. Réunis lundi soir pour adapter leur stratégie face à la fermeté du gouvernement, les syndicats ont entériné le principe d’une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 12 octobre.
"Confronté à cette mobilisation qui s'amplifie, le gouvernement reste campé sur son intransigeance. Il préfère le mépris au dialogue, il commente les chiffres de manifestants plutôt que de répondre à leurs inquiétudes et exigences", déplorent les syndicats. Ces derniers doivent se revoir vendredi 8 octobre pour préciser les modalités de la nouvelle journée d'action.
Mais les syndicats ont décidé de ne pas trancher le débat sur une grève reconductible ou pas. Les organisations syndicales font preuve de pragmatisme et savent qu'une grève illimitée est risquée et pourrait leur faire perdre une partie de leurs soutiens. Le 12 octobre prochain sera donc une journée de grève classique, si la grève est reconduite, ce sera après des votes internes à chaque entreprise.
La grève sera illimitée dans le métro parisien
En revanche, à la RATP les chosent se précisent : la CGT, premier syndicat de l’entreprise, a déposé lundi un préavis de grève illimité, une première depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites.
"Ce préavis couvre l'ensemble des services et des catégories professionnelles de la RATP à compter du lundi 11 octobre, 22h30, et ce pour une durée illimitée", indique dans un communiqué la CGT de l'entreprise. La direction a confirmé le dépôt du préavis de la CGT et indiqué que Force ouvrière avait également déposé un préavis illimité.
Les syndicats ont “tout essayé“
"On a tout essayé, des manifestations avec des grèves, des défilés le samedi. On voulait éviter une grève reconductible, mais force est de constater qu'on n’est pas entendus", a souligné Bruno Duchemin, secrétaire général de la Fgaac-CFDT.
"Le calendrier se resserre", avait déjà prévenu Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, vendredi sur Europe 1.
Plus de 600 syndicalistes appartenant à différents syndicats ont signé de leur côté un appel à une grève générale afin de "poser partout la question de l'accélération du conflit".
Les “aménagements“ ne suffisent pas
Pour la troisième fois en moins d'un mois, les syndicats ont fait le plein samedi en faisant descendre environ trois millions de personnes dans la rue, moins de 900.000 d'après la police. Cette manifestation est censé influencer le Sénat, qui reprend mardi l'examen du projet de loi.
Mais en dehors des "aménagements" envisagés par le Premier ministre François Fillon, en particulier pour les mères de famille nombreuse nées avant les années 60, les organisations syndicales ne voient aucun signe d'ouverture de la part du gouvernement. Invité dimanche sur M6, le Premier ministre François Fillon a d'ailleurs expliqué que les manifestants"se trompent" dans leur combat.