La situation est alarmante. Selon une étude réalisée par la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) dans 34 départements hors Paris et publiée mardi par La Croix, 65% des demandes de mises à l'abri effectuées lors d’une journée test par des populations vivant dans la rue, n'ont pas trouvé de solution. Et ce, essentiellement par manque de place (pour 82% des cas).
L’étude a été réalisée le 20 juillet dernier. Elle a pris notamment en considération les demandes auprès du 115 faites le jour-même. 596 demandes ont donné lieu à un hébergement sur 1.701 demandes, et 1.105 n'ont pas donné lieu à un hébergement, soit 65%.
Les familles SDF de plus en plus nombreuses
Autre élément inquiétant : la population sans-abri a complètement changé en 20 ans. Aujourd’hui, la majorité des SDF est constituée par des familles. La Croix note notamment qu’en région parisienne, "c’est l’explosion". Emmanuelle Guyavarch, démographe et directrice de l'observatoire du Samu social de Paris, estime que "pour la première fois dans l'histoire du Samu social, le nombre de personnes en famille a dépassé celui des personnes isolées.
Ainsi, en 2010, il y avait 3.700 familles sans-abri dans la capitale soit 700 de plus que l’année précédente. Et de noter que "le 115 n’est pas préparé pour accueillir une telle demande".
La situation est aussi dramatique sur les départements étudiés par la Fnars. Selon le sondage, le 20 juillet dernier, les familles ayant demandé un hébergement ont reçu une réponse négative à 53%. Et l’étude de déplorer : si on "se penche particulièrement sur les enfants, on constate que la majorité des familles avec enfants sont laissés sans hébergement", encore une fois, pour la majorité des cas, pour manque de places disponibles.
Paris s’est engagé à verser une subvention
Pour pallier ce manque d’hébergement pour les familles SDF, le maire de Paris a annoncé lundi l'allocation d'une "subvention exceptionnelle" au Samusocial. Objectif affiché de Bertrand Delanoë : permettre l'hébergement d'une "centaine de familles" qui ont trouvé refuge dans les services d'urgences des hôpitaux parisiens. Le montant de cette subvention n’a pas été détaillé.
La réduction des subventions de l'Etat - qui a compétence sur l'hébergement d'urgence - au Samusocial, a obligé celui-ci à supprimer 5.000 nuitées hôtelières par jour dédiées aux sans abris d'Ile-de-France. Mais aussi à fermer le 30 juin son seul centre d'hébergement parisien.