Le Samu social est débordé en cette période de crise et de chômage exceptionnel. Pourtant, la demande de logement ne cesse d’augmenter, comme le nombre de personnes vivant dans la rue. Jean-Claude, 59 ans, était l’une d’elles. Il a perdu son emploi, et son logement à Bordeaux et est venu à Paris dans l’espoir de trouver un emploi et de redémarrer une nouvelle vie. Sans adresse, sans emploi, il n’était personne. Il a finalement retrouvé un toit, à l’Armée du Salut, et un emploi. Il témoigne au micro d’Europe 1 de la spirale infernale et de l’importance de donner un logement à tout le monde.
Du chômage, à la rue. Paysagiste à Bordeaux, Jean-Claude a perdu son emploi. Deux ans plus tard, il se retrouve à la rue. "Je commence à m'endetter, et puis j'ai perdu mon logement. Plutôt que de m'endetter encore plus, j'ai préféré partir et tout laisser tomber", raconte-t-il au micro d’Europe 1. Il arrive à Paris, seul, et se tourne vers les associations. "J'appelle le 115, le Samu social, qui me dit, au bout de 351 appels : pourquoi vous êtes venu à Paris, pourquoi vous êtes pas resté à Bordeaux ? Retournez à Bordeaux."
Affronter le regard des autres. La rue et la mendicité provoquent souvent le rejet. Jean-Claude n’a pourtant jamais abandonné. "Je suis quelqu'un de combattant. Souvent, les gens me demandent : "Qu'est-ce que vous faites là ?" Et je leur réponds : "Je suis votre miroir." Parce que ça peut arriver à tout le monde."
Se loger pour travailler, travailler pour exister. Jean-Claude décroche des entretiens. Mais on lui demande toujours une adresse. "Je suis allé voir une association, qui m'a dit : "Nous sommes saturés, nous sommes saturés, nous sommes saturés." Le problème est que si "vous n'avez pas d'adresse, vous n'existez pas. On est juste là, un nuage qui passe." Finalement, Jean-Claude a retrouvé une adresse. "Et là, ça commence. On peut refaire ses papiers si on en a pas, on peut recevoir son courrier", explique-t-il. Il déplore également que de nombreux logements soient inoccupés alors que la précarité touche tant de Français. "Il faut faire un peu plus pour que des gens aient un toit", assure l’ancien sans domicile fixe car "c'est honteux, dans un pays comme le nôtre".
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