La société espagnole Lifelength propose d'évaluer l’âge réel du corps. Déjà disponible en Espagne et au Royaume-Uni, le test pourrait bientôt faire son arrivée en France.
Une simple prise de sang
Pour ce test, dont le coût est estimé à 500 euros, seule une prise de sang est nécessaire. Nuno Arroyo, de la société Lifelength, juge que le marché est appelé à s'étendre. "On a cinq mois d’activité et déjà l’intérêt des différentes industries. On doit gérer une incroyable demande pour bien développer le business", a t-il confié à Europe1. Le but ultime ? "Dans un futur proche, vous irez à l’hôpital où le laboratoire d’analyse est placé et vous pourrez demander ce test comme celui du cholestérol", espère-t-il.
Quel est le fondement scientifique de ce test ? L'entreprise mesure la longueur des télomères. C'est une zone au bout des chromosomes. Plus les cellules sont usées, fatiguées, plus le télomère est court. C'est un indicateur de vieillissement. L'entreprise espagnole détermine l’âge biologique d’une personne en fonction de la proportion de télomères courts dans son corps.
"Du réductionisme"
Mais tous les scientifiques ne partagent pas cet enthousiaste. Interrogé par Europe 1, le généticien français Marc Peschanski ne cache pas ses réserves sur les plans éthique et scientifique. "Il y a un phénomène de vieillissement cellulaire mais il ne faut pas considérer que cela s’étend à tout l’organisme. Il ne faut pas considérer que la vie tient à un gène, a fortiori à un mécanisme. C’est ce qu’on appelle du réductionisme", déplore-t-il.
Pour le scientifique, de faire de l’argent autour de la science n'a rien de nouveau : "on lisait dans les lignes de la main avant, maintenant c’est plus sophistiqué mais on a les mêmes résultats", analyse-t-il.
Bientôt en France ?
Le test devrait, d’après l’entreprise espagnole, être disponible en France avant la fin de l'année. Des négociations sont en cours avec des laboratoires d'analyses français, sans lesquels le test ne pourra arriver sur le marché français. Un test sur Internet, comme avec les tests de paternité, est donc exclu.
Un produit qui pourrait avoir son intérêt pour le secteur cosmétique. De tels tests pourraient servir à valider l'efficacité de produits anti-vieillissement.
Les banques pourraient elles aussi y trouver une utilité et s'en servir avant d'accorder un prêt, pour évaluer le risque de décès. Autant d'usages qui n'ont pas fini de soulever des questions éthiques.