Ils proposent des taudis, à des prix parfois exorbitants. On les appelle les marchands de sommeil, et c'est probablement l'un d'eux qui logeait cette famille qui a échappé aux flammes dans un immeuble d'Aubervilliers dimanche soir. Le bâtiment, insalubre, n'avait aucune autorisation pour servir de logement. Lundi la maire de la ville a dénoncé un fléau contre lequel elle ne parvient pas à lutter, le gouvernement a lui promis d'en faire une priorité. Ces marchands de sommeil pullulent en banlieue parisienne, comme a pu le constater Europe 1.
Quels sont les critères pour qualifier un logement d'"insalubre" ?
La peinture s'écaille, les murs sont mangés par l'humidité et l'électricité saute régulièrement… À Aubervilliers, les logements vétustes, loués par des marchands de sommeil, sont légion. Sonia occupe un deux pièces de 25² avec son mari et ses deux enfants. Tous vivent au milieu des cartons de vêtements et de quelques meubles. Le tout pour 600 euros par mois. Hors de prix, selon cette mère de famille. "On dort à quatre sur le lit deux places. Ici, c'est la cuisine, c'est tout petit. Il y a des souris, des cafards. Même si l'on nettoie, c'est toujours insalubre", déplore-t-elle gênée.
"On n'est pas en sécurité". Issam, le mari de Sonia, a dû bricoler certaines prises électriques avec des bouts de cartons pour éviter que les enfants y touchent. "La dernière fois, elle a pris feu. Il y a eu un début d'incendie. On n'est pas en sécurité", soutient-il.
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"J'ai très peur". L'incendie de dimanche soir, qui s'est déclaré à quelques numéros de chez elle, a ravivé l'inquiétude de cette famille. "Quand j'ai vu ça, je me suis dit qu'à tout moment ça pouvait arriver chez nous. J'ai très peur", confie Sonia. Pour autant, elle dit ne pas avoir le choix. Comme beaucoup d'habitants du quartier, ce couple a déjà fait une demande de logement social. Elle est restée jusqu'ici, sans réponse.