Depuis cinq jours, des dizaines de tractopelles et de tracteurs bloquent le dépôt pétrolier de Lorient. Opposés à la suppression, au 1er janvier prochain, d’une réduction fiscale de 50 centimes par litre sur le gazole de leurs engins de chantiers, des "gilets jaunes" et des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics se mobilisent jour et nuit.
"Si on n'obtient pas ce qu'on veut, les entreprises déposent le bilan demain". "On a emmené des machines qui font 35-40 tonnes : 70 machines à enlever, ça ne se fait pas comme ça...", défie Norbert Guillou, un patron du BTP, au micro d'Europe 1. "Si on n'obtient pas ce qu'on veut, les entreprises déposent le bilan demain", prévient-il. "On bloque, on bloque, on bloque. Lundi, peu de gens vont pouvoir aller au travail".
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"Je suis inquiète parce que si ça continue, je ne sais pas comment j'irai travailler", confie ainsi une aide-soignante à domicile, toujours sur Europe 1. "Mais je comprends les gilets jaunes, vu les salaires qu'on a… Je suis avec eux", ajoute-t-elle.
"On a décidé de fêter Noël ici". Alors que se déroule la troisième grande journée d'action au niveau national samedi, les "gilets jaunes", dopés par les pelleteuses, tractopelles et camions-bennes, accueillent tous les soutiens. "Notre but, c'est de bloquer toutes les stations-essence, qu'il n'y ait plus de gazole," explique Sylvie, qui aimerait "un deuxième Mai-68". "Les gens n'en peuvent plus", souffle-t-elle. Et si les CRS arrivent ? "Que voulez-vous qu'ils fassent contre des camions, des pelleteuses ? On est tous remontés à bloc, ça peut durer des mois. On a décidé de fêter Noël ici. On a rien à perdre, on a tout perdu".
À 500 mètres de là, une station Total assiégée est bientôt à sec. Le dépôt de Lorient approvisionne trois départements bretons.