C'est un nouveau "jeu" à la mode, et un fléau pour l'environnement. À Marseille, les trottinettes électriques en libre-service ont la fâcheuse tendance à finir à la mer. En quelques jours, des plongeurs qui ne supportent pas cette nouvelle pollution marine en ont remonté des centaines, et les opérations menées par des bénévoles se multiplient.
"Des gamins qui jouent avec ce qu'ils trouvent"
"Personne n'avait pensé à tel problème", témoigne Louis Salles, président de la société nautique de la Corniche, qui promeut les activités nautiques dans le quartier. "Pour faire remonter plus facilement les trottinettes, on en fait un tas au fond de l'eau, on les accroche par dix et on y attache un 'parachute'", explique-t-il. "Ensuite, les entreprises qui le souhaitent viennent les chercher".
Les responsables du lancer de trottinette dans la Méditerranée sont souvent des enfants ou des adolescents, qui ont entre 8 et 14 ans. "Ce sont des gamins livrés à eux-mêmes qui jouent avec ce qu'ils trouvent", avance Jérôme Poulet, responsable chez Lime, une société qui loue ces trottinettes.
Le phénomène a pris une telle ampleur, que certaines sociétés ont envoyé des médiateurs sur place pour engager le dialogue avec les jeunes qui lancent les engins. "On est là pour jouer le rôle de grand-frère", résume Jérôme. "On leur explique que la mer Méditerranée est très fragile et qu'on ne doit pas y jeter des trottinettes". En plus des médiateurs, les entreprises de location ont créé des zones rouges de stationnement : concrètement, il n'est plus possible de stationner une trottinette près du littoral marseillais. D'après les estimations, il resterait encore des centaines de trottinettes au fond des eaux.