Les salariés de l'entreprise de collecte et de recyclage Derichebourg, à Marseille, sont en grève depuis plusieurs jours. Résultat : trois arrondissements de la ville sont jonchés de détritus qui n'ont pas été ramassés. Plus de 900 tonnes de déchets s'amoncèlent selon une estimation préfectorale, et les autorités tentent, tant bien que mal, de ramener les éboueurs au travail. Un conflit entre les salariés et la direction est à l'origine de cette grève, les employés accusant leurs supérieurs de harcèlement et demandant leur départ. La direction dénonce, quant à elle, un chantage et refuse de céder aux revendications.
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Un dialogue social au point mort
Le dialogue social s'enlise depuis le début de cette grève, il y a douze jours. Les autorités locales peinent à ramener les salariés autour de la table des négociations, le préfet a donc choisi une solution plus immédiate : il a pris un arrêté permettant de réquisitionner les salariés. Ceux-ci sont appelés à reprendre la collecte aussi vite que possible, mais ils ne l'entendent pas de cette oreille et ont annoncé leur volonté de contester cet arrêté.
"On s’excuse sincèrement d’être en grève en pleine période de crise sanitaire", explique Lionel Martini, chauffeur poids lourd aux encombrants, délégué syndical FO, cité par France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Mais l’entreprise Derichebourg n’est pas le problème. Le problème, c’est la gestion de la direction locale. On ne demande pas d’argent, on demande juste à reprendre le travail dans de bonnes conditions."
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La métropole, elle, s'est chargée de parer à l'urgence en installant des bennes dans la ville. Elle craignait en effet que les Marseillais, en colère, ne décident de brûler leurs ordures - ce que certains ont déjà fait, rapporte La Provence. D'ici demain, les habitants pourront donc se débarrasser de leurs poubelles dans ces installations temporaires.