À Marseille, les épiceries de nuit provoquent nuisances et ventes illégales
Dans la deuxième ville de France, les épiceries de nuit provoquent régulièrement des troubles à l'ordre public et sont accusées de blanchir beaucoup d'argent.
À Marseille, les épiceries de nuit sont dans le viseur de la municipalité et de la préfecture de police. Elles sont notamment accusées de provoquer des troubles à l'ordre public, de vendre des produits illégaux et d'accueillir du blanchiment d'argent.
Des nuisances sonores
La nuit tombée, on ne voit qu'elles. Les épiceries de nuit pullulent sur les avenues et autour, les nuisances se multiplient, déplore le voisinage.
"À minuit, vous avez des scooters qui restent allumés, on entend leurs moteurs tourner. Ça fait 'bromb, bromb, bromb', jusqu'au petit matin". Des scooters qui font un peu n'importe quoi, "parce qu'on ne sait pas trop s'ils sont très clairs, on ne sait pas ce qui est vendu là-dedans", explique une voisine.
Du blanchiment d'argent ?
Les habitants comme Luc ne comprennent pas que ces épiceries se multiplient : "On en répertorie au moins six sur un petit périmètre. Je pense qu'une seule suffirait pour dépanner les gens. Quel est le rôle d'une épicerie de nuit ? Déjà, c'est pour dépanner certaines personnes qui ont des horaires de travail atypiques. Mais ce ne sont pas forcément les travailleurs qui fréquentent ces épiceries, ce sont beaucoup des jeunes", estime-t-il au micro d'Europe 1.
Certains commerces pourraient même servir à blanchir de l'argent, soupçonne Rudy Mana du syndicat de police Alliance. "Irrémédiablement, les policiers que nous sommes se posent des questions. Si on doit travailler sur un éventuel blanchiment, ce ne sont pas des affaires qu'on règle en 48 heures, ce sont des affaires qui demandent plusieurs mois, qui mobilisent plusieurs policiers, plusieurs agents fiscaux", indique-t-il.
Le préfet de police promet de trouver très prochainement une solution légale pour obliger ces commerces à fermer la nuit.