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Logement indigne : prison ferme requise contre un ex-boucher-charcutier devenu marchand de sommeil

Europe 1 Avec AFP // Crédit photo : MIGUEL MEDINA / AFP . 1 min
Logement indigne : prison ferme requise contre un ex-boucher-charcutier devenu marchand de sommeil
Logement indigne : prison ferme requise contre un ex-boucher-charcutier devenu marchand de sommeil © MIGUEL MEDINA / AFP

Un ancien boucher-charcutier marseillais, devenu marchand de sommeil, risque quatre ans de prison dont un an ferme pour soumission de personnes vulnérables à des conditions d'hébergement incompatibles avec la dignité humaine. Cet homme louait une soixantaine de logements dans les quartiers paupérisés du centre-ville.

Quatre ans de prison dont un an ferme ont été requis vendredi contre un ancien boucher-charcutier marseillais devenu marchand de sommeil et spécialiste de "l'exploitation de la misère humaine", selon les termes du parquet.

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Une amende de 75.000 euros, une interdiction de gestion immobilière pendant cinq ans et une interdiction d'acquisition de biens destinés à l'hébergement pendant dix ans ont également été réclamées devant le tribunal correctionnel de Marseille contre Raphaël Zennou, jugé notamment pour soumission de personnes vulnérables à des conditions d'hébergement incompatibles avec la dignité humaine.

La construction de son "patrimoine immobilier" s'est faite "sur l'argent de la solidarité nationale"

Aux yeux du parquet, cet homme de 85 ans était devenu "un des plus gros marchands de sommeil de Marseille" avec sa soixantaine de logements dans les quartiers paupérisés du centre-ville.

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"A Noailles, un des quartiers les plus pauvres de France, ce sont de nouveaux alchimistes, ils prennent la pierre en péril et la transforment en or", a accusé le procureur Guillaume Bricier, citant l'exemple d'un immeuble acheté 120.000 euros qui lui aura rapporté près de 800.000 euros.

Des revenus principalement tirés des allocations personnelles au logement (APL) versées par la CAF aux locataires, soigneusement sélectionnés par M. Zennou sur ce critère, a souligné le magistrat, pour qui "la construction du patrimoine immobilier" du prévenu s'est faite "sur l'argent de la solidarité nationale".

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Dans son réquisitoire le procureur a également demandé la confiscation de plusieurs logements du prévenu et de sommes saisies sur ses comptes ou ceux de ses deux SCI, pour un total supérieur à un million d'euros.

L'épouse du prévenu également condamnée

Une peine de trente mois de prison avec sursis et une amende de 50.000 euros ont été requises contre Sarah Zennou, 81 ans, l'épouse du retraité, qui était chargée de l'administration. Des amendes de 100.000 et 300.000 euros ont été réclamées contre les deux SCI familiales propriétaires de la majorité des biens.

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Renvoyant le tribunal aux photos des lieux par les enquêteurs, le procureur a ajouté son propre témoignage, dans un ancien hôtel meublé de la rue d'Aix transformé en studios, où "les habitants mettaient leurs vêtements dans des sacs plastiques dans le frigo pour lutter contre l'humidité et contre les rats".

A la barre, une locataire de M. Zennou a raconté comment son bébé "était arrivé dans l'humidité, dans les rats, dans l'insalubrité, et ça a duré pendant quatre ans". Privée d'eau chaude, elle faisait chauffer à la casserole l'eau pour laver son nourrisson.