Dans le sud de la France, un grand coup de filet anti-migrants : pour quels résultats ?
C’était une première dans le sud de la France, ce jeudi. Un vaste coup de filet anti-immigration illégale a été mené sur six départements simultanément et des centaines de gendarmes, douanes et policiers ont été mobilisés, de Perpignan jusqu’à Nice. La nouvelle préfète de police déléguée, Corinne Simon, vante un dispositif coup de poing, mais pour quels résultats ?
Vaste opération anti-immigration clandestine dans le sud de la France. Six départements concernés avec des dizaines de contrôles routiers, dans les gares et les centres-villes de Perpignan jusqu’à Nice. Dans toutes les Bouches-du-Rhône, une centaine d’agents étaient mobilisés, avec à la clef une vingtaine d’interpellations. Europe 1 était présent à Marseille.
Interpeller les passeurs
Dans le quartier de la gare Saint-Charles, connu pour son trafic de drogue, à peine les policiers se sont déployés que les rues étaient déjà presque vides. Mais la préfète de police déléguée, Corinne Simon, insiste sur le bénéfice de cette opération.
"Ça permet, sur une période assez courte, de pouvoir attraper le plus possible les passeurs sur ce périmètre-là.”explique la préfette de police déléguée, Corinne Simon. Mais les exécutions des OQTF, Obligations de quitter le territoire français, posent problème comme l’a montré l’actualité récente. Ce à quoi Corinne Simon répond : “Déjà, entre 2023 et 2024, il y a une augmentation de plus de 27% des éloignements".
Blocage administratif
Un nouveau dispositif coordonné sur six départements salué par Bruno Bartocetti, du syndicat UN1TÉ (SGP-FO) pour la zone Sud, mais qui se heurte selon lui à une réalité : le chemin est long pour qu'un clandestin soit effectivement reconduit à la frontière.
"Nous on sait qu'ils peuvent rester dans des centres de rétention administratif durant 90 jours, qu'ils utilisent tous les recours. C'est le rôle des associations qui les aident. Dans 95% des cas, on les réinterpelle et jamais ils ne quittent le territoire sur leur propre initiative", alerte ce dernier. Selon la préfecture de police, dans les Bouches-du-Rhône, cette opération a permis d'interpeller 19 personnes en situation irrégulière.