Emmanuel Macron s’envole lundi soir pour Mayotte, où il sera largement question de lutte contre l'immigration clandestine, dont souffre cette île. Mayotte, au large du sud-est de l'Afrique, est en effet la première destination des migrants comoriens. Mais pas seulement, certains arrivants viennent de désormais bien plus loin.
Sur 256.000 habitants à Mayotte, seule la moitié y sont nés. Le reste de la population vient surtout des Comores. C’est le cas de Mansour, 32 ans, arrivé en kwassa-kwassa. Ils étaient une vingtaine, comme lui, sur l’embarcation. "C’était une catastrophe, il y avait des vagues qui rentraient à l’intérieur de la barque, on avait froid, ça n’était pas facile", raconte-t-il. Cet homme a déboursé 2.000 euros auprès d’un passeur pour venir. Mais d’autres nationalités prennent désormais les mêmes risques depuis plusieurs années : ils viennent du Maghreb, d’Afrique sub-saharienne, transitent par les Comores et arrivent à Mayotte.
De nouvelles routes migratoires pour accéder aux territoires européens
Romain Reille, responsable associatif, traite des dizaines de demandes d’asile chaque semaine. "Des Algériens, des Marocains, de Soudanais, des Syriens, des Burundais… Ces personnes transitent par la Méditerrané pour accéder aux portes de l’Europe", explique-t-il. "Mais ces voies maritimes sont de plus en plus difficiles d’accès. Il y a donc un inversement des flux migratoires vers le territoire de Mayotte."
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Autant de voyages qui tournent parfois au drame. En 30 ans, on estime à 12.000 le nombre de disparus au large de Mayotte. Pour décourager les candidats, le droit du sol a été restreint sur place. Un enfant né d’un migrant sur le sol mahorais n’obtient plus automatiquement la nationalité française.