A Paris, c'est la guerre entre les chauffeurs de vélos-taxis

Dans la capitale, les vélos-taxis, ou tuk-tuk, ont envahi les sites touristiques. Bulgares, Roms ou Français… les chauffeurs se sont partagés les territoires.
C'est un phénomène en pleine explosion à Paris. Les vélos-taxis, ces tuk-tuk réservés jusqu'ici aux villes indiennes ou thaïlandaises, ont débarqué dans la capitale pour proposer leurs services aux touristes. Ces vélos, qui tractent une petite carriole, seraient environ 500. Mais en France, le marché n'est pas réglementé et la concurrence tourne parfois à la foire d'empoigne.
"Les Champs, c'est le territoire des Bulgares". Sur les Champs-Elysées, impossible désormais d'éviter ces vélos-taxis, ces véhicules aidés par une assistance électrique qui transportent les touristes pour une quinzaine d'euros la course. À chaque communauté son territoire. "Les Champs, c’est le territoire des Bulgares", explique Plomen. Les autres "ne viennent pas car on ne les laisse pas se garer ici", avoue ce chauffeur de tuk-tuk. Le secteur de la Tour Eiffel est réservé aux Roms, celui de Notre-Dame-de-Paris aux Français.
C'est le cas d'Alain, qui a monté une petite entreprise. La seule obligation légale est d'avoir une assurance pour transporter des clients. "Je suis auto-entrepreneur. Je déclare, je suis en règle", affirme-t-il. Mais Alain perçoit d'un mauvais œil l'arrivée massive de concurrents étrangers. "Je les ai vus arriver. Ils étaient deux au départ, maintenant ils sont 200 ! C'est une mafia", lâche Alain.
Les chauffeurs s'insurgent. C'est avec les mêmes mots que Gérald Lévy, à la tête de Cyclopolitain, une start-up qui loue une centaine de vélos-taxis à Paris, décrit cette concurrence. "80% des véhicules que l'on croise dans la rue sont non-conformes, sur-motorisés, et qui ne peuvent donc pas prétendre à une assurance de type vélo", dénonce-t-il. Les chauffeurs qui paient assurance et charges se battent aujourd'hui pour encadrer leur profession. Ils appellent les autorités à mettre en place un numéro de licence pour homologuer les véhicules.