Nouveau week-end de mobilisation et de tension dans le Tarn. Plusieurs mouvements, notamment les Soulèvements de la Terre, ont appelé les manifestants à se réunir une nouvelle fois contre le projet d'autoroute A69. Un rassemblement pourtant interdit, mais pas de quoi freiner les centaines de manifestants déjà sur place. Plus de 10.000 autres pourraient les rejoindre aujourd'hui, encadrés par un millier de policiers et gendarmes, car il y a une crainte de nouveaux débordements. En témoignent les serpettes, les planches à clous et autres couteaux déjà saisis lors de contrôles.
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C'est un grand pré avec à l'entrée des hommes cagoulés qui filtrent les arrivées. Juste en bordure, la nationale et les gendarmes fouillent les véhicules de manière aléatoire. Même le Kangoo de Jean-Luc, un artisan qui rentre chez lui, est passé au crible : "Ils contrôlent s'il y a quelque chose d'anormal dans le camion : les outils, les palettes, les outils de travail...", détaille l'artisan. Des fouilles fructueuses depuis deux jours : des catapultes, des arbalètes ou des haches ont été saisies dans les voitures de certains participants.
"Il y a une radicalisation"
Si la sécurité est maximum aux abords du site, elle l'est également 20 kilomètres plus loin, là où ont été stockés pour le week-end les engins de chantier du constructeur de l'autoroute. Charles Alexandre Lepeltier, le directeur d'exploitation, n'est pas rassuré. "Vous avez entre 200 et 210 machines qui représentent près de 100 millions d'euros. On a essayé de se mettre en sécurité. Il y a une radicalisation. On a affaire vraiment à des personnages de terroristes", avance-t-il.
Et pour faire face à cette menace, plusieurs conducteurs d'engins ont été logés dans des gîtes à proximité pour le week-end. Le but : qu'ils puissent rapidement déplacer les machines en cas d'intrusion des opposants à l'autoroute.