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Académie française : Amin Maalouf élu secrétaire perpétuel

Europe 1 avec AFP / Crédits photo : LOIC VENANCE / AFP - Mis à jour le . 3 min
Amin Maalouf
Amin Maalouf élu à l'Académie française. © LOIC VENANCE / AFP

Favori pour prendre la tête de l'Académie française, le Franco-Libanais Amin Maalouf, 74 ans et lauréat du prix Goncourt en 1993, a été élu secrétaire perpétuel ce jeudi. Il succède à Hélène Carrère d'Encausse, décédée en août dernier et qui occupait ce poste depuis 1999.

L'écrivain franco-libanais Amin Maalouf a été élu jeudi secrétaire perpétuel de l'Académie française , succédant à Hélène Carrère d'Encausse, décédée en août , a indiqué à l'AFP un membre de la commission administrative de l'institution. Il a été élu par 24 voix contre 8 pour son concurrent et ami, l'écrivain Jean-Christophe Rufin , selon cette même source.

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Défense et promotion de la langue française

Le secrétaire perpétuel est le membre qui dirige cette institution chargée de défendre et promouvoir la langue française. Il n'y a eu que 32 personnes pour occuper ce poste depuis 1635. Il était vacant depuis le décès en août d'Hélène Carrère d'Encausse, qui l'occupait depuis 1999. Elle n'a pas, à proprement parler, désigné de dauphin. Mais Amin Maalouf, prix Goncourt 1993 pour Le Rocher de Tanios, paraissait son successeur le plus naturel.

Sa personnalité fait l'unanimité, il est très impliqué dans les activités de l'institution où il a été élu en 2011. "Vous êtes, en effet, un homme d'une exquise politesse et qui manifeste en toute occasion beaucoup d'égards pour ceux à qui il s'adresse", louait, lors de sa réception à l'Académie, en 2012, un certain Jean-Christophe Rufin.

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Jean-Christophe Rufin, un rival avant tout ami

Car ce rival à l'élection est un ami. L'ancien diplomate de 71 ans et prix Goncourt 2001 (Rouge Brésil), a été élu académicien en 2008. Il était ravi d'accueillir un homme dont il disait : "J'ai parfois l'impression que nos rêves ont fait de nous plus que des amis. Des frères". Ce second candidat a beaucoup hésité. Il a même laissé croire qu'il avait renoncé, avant de se lancer.

Jean-Christophe Rufin trouvait frustrant qu'une institution qui se targue d'être de plus en plus moderne passe à côté de cet exercice de démocratie. "C'est la Corée du Nord", déclarait-il, cité samedi par le magazine M du journal Le Monde.

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Un scrutin à huis clos

Le scrutin a eu lieu à huis clos, lors de la séance de rentrée de l'Académie. "C'est un excellent choix, (...) un immense écrivain, un homme de fraternité, de dialogue, d'apaisement", a salué la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, elle aussi Franco-Libanaise, en arrivant sous la coupole après l'élection. Elle a souligné qu'il s'agissait d'un "magnifique symbole pour tous les francophones du monde".

Le nouveau secrétaire perpétuel est délesté dans l'immédiat d'une tâche à laquelle Hélène Carrère d'Encausse a consacré beaucoup d'énergie : achever la neuvième édition du Dictionnaire de l'Académie. C'est quasi fait.

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Les deux questions pressantes pour Amin Maalouf

Deux autres questions pressantes l'occuperont. D'abord, les finances. L'Académie française, tout comme les autres branches de l'Institut de France, est dans une situation financière délicate, elle qui vit du produit de ses actifs financiers, et de dons et legs. En 2021, la Cour des comptes exhortait à rapidement rénover la Coupole, quai de Conti à Paris, face au risque d'incendie. Cela reste à faire. La tentative du chancelier de l'Institut, Xavier Darcos, pour que les Académies perdent en autonomie ce qu'elles gagneraient en cohérence de gestion, a fait long feu, face à l'hostilité d'Hélène Carrère d'Encausse.

Ensuite, l'attractivité. Rajeunir et féminiser la "Compagnie", actuellement composée de 28 hommes et sept femmes, est un objectif de longue date, très difficile à atteindre cependant. Comme le savait l'ancien secrétaire perpétuel (qui tenait au masculin), "l'habit vert", à revêtir tous les jeudis, attire les retraités, très peu les actifs. Les sièges à pourvoir ne manquent pas: il y en a cinq aujourd'hui. Mais quand des candidats moins âgés se présentent, rien n'assure leur élection. Ainsi, Frédéric Beigbeder ou Benoît Duteurtre ont-ils été recalés en 2022, à l'âge respectivement de 57 et 62 ans.

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