L'avocat Juan Branco a été convoqué mardi par la police puis placé en garde à vue à Paris dans l'enquête préliminaire pour "viol" ouverte fin avril après des accusations à son encontre d'une jeune femme, a-t-on appris de sources concordantes. Il l'a annoncé lui-même dans un tweet mardi matin: "Juan Branco a été arrêté".
Contacté, son avocat, Me Yassine Bouzrou, n'a pas répondu.
Plainte déposée fin avril
Juan Branco, qui avait évoqué une relation consentie avec la jeune femme l'ayant accusé, a été convoqué dans les locaux du premier district de la police judiciaire parisienne (1er DPJ) et a été placé en garde à vue, a confirmé une source proche de l'enquête.
La femme de 20 ans avait déposé une main courante au commissariat du 14e arrondissement de Paris le 29 avril, révélée par le quotidien Le Parisien, après sa rencontre avec Juan Branco à la suite d'échanges sur le réseau Instagram. La main courante vise à signaler des faits aux forces de l'ordre sans constituer une demande d'engagement des poursuites, contrairement à une plainte.
Dans un long post Facebook, l'avocat et essayiste avait nié toute relation contrainte avec la jeune femme. Puis il avait assuré, dans un message à la presse, que la plaignante entendait "retirer" sa main courante au plus tôt.
"Il souhaite être auditionné dans les plus brefs délais"
Dans sa main courante, selon l'hebdomadaire Le Point, la jeune femme assurait avoir pris de la lamaline, un opiacé, avec Juan Branco. Celui-ci avait confirmé dans l'émission Touche pas à mon poste (C8), en comparant ce médicament à du doliprane.
Il "souhaite être auditionné dans les plus brefs délais afin que le procureur puisse classer sans suite cette procédure", avait indiqué son conseil, Me Bouzrou.
Juan Branco est notamment connu pour un succès de librairie, le pamphlet anti-Macron "Crépuscule", paru en ligne fin 2018 puis aux éditions Au Diable Vauvert/Massot en 2019. Il est devenu l'avocat de l'artiste russe Piotr Pavlenski dans l'affaire de la diffusion en 2020 de la vidéo à caractère sexuel de l'ex-porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, alors candidat à la mairie de Paris.
Juan Branco a été placé fin janvier sous le statut de témoin assisté dans cette enquête. Il fait également l'objet de poursuites disciplinaires du conseil de l'Ordre dans le dossier Griveaux.