C'est une petite bombe, lâchée devant la commission d'enquête du Sénat, mardi. Devant les parlementaires, les responsables des syndicats de police ont tour à tour dressé le portrait d'Alexandre Benalla, un "cador" à qui personne au sein des forces de l'ordre n'osait rien dire. Quand son tour est venu, Yves Lefebvre, secrétaire général d'Unité SGP Police FO, est allé plus loin, évoquant des "barbouzes" chargés d'assurer la sécurité du président de la République.
"Un groupe de personnel hors police". Il semblerait manifestement qu'au sein du GSPR (groupe de sécurité de la présidence de la République, ndlr), nous avions un groupe de personnel hors police et hors gendarmerie", a lâché le responsable syndical, devant des Sénateurs stupéfaits. "Depuis jeudi dernier j'emploie le terme de 'barbouze' : ce sont des vigiles qui étaient employés par monsieur Benalla dans le cadre de la présidence de la République."
"Aucun vigile au service du GSPR". Une heure plus tard, le président de la commission, Philippe Bas, a interrogé le ministre de l'intérieur sur ce point précis, dans un contexte tendu. "Les syndicats de policiers nous ont indiqué, monsieur le ministre d'Etat, qu'il y avait des groupes de vigiles privés au sein du GSPR actuellement. C'est une question très simple, vous pourriez y répondre très simplement..." Et Gérard Collomb de finalement répondre : "À ma connaissance, il n'y aucun vigile qui travaille au service du GSPR, qui est un service officiel."
La déclaration, faite sous serment, met-elle fin au débat ? Yves Lefebvre, lui a promis d'apporter toutes les précisions dès qu'il les aurait.