Le couple filmé en train d'être molesté par Alexandre Benalla le 1er mai sur la place de la Contrescarpe à Paris a été entendu mercredi pour la première fois par les juges d'instruction en charge de l'enquête.
Des vidéos qui ont déclenché l'affaire montraient ce jeune homme de 29 ans et sa compagne de 30 ans rudoyés ce jour-là par l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron et par Vincent Crase, un employé de La République en marche, qui avaient ensuite remis le couple à la police lors d'un rassemblement de manifestants qui avait dégénéré.
"Tout ce qu'ils ont pu dire concorde avec la vidéosurveillance", affirme leur avocat. Le couple s'était constitué partie civile au démarrage du scandale qui ébranle l'exécutif depuis fin juillet. Ils ont été entendus par les trois juges d'instruction au tribunal de Paris, pendant 4h pour lui et 3h environ pour elle, a indiqué leur avocat Me Sahand Saber.
"Ils ont apporté des détails précis sur les faits, les raisons de leur présence et la façon dont ils avaient vécu l'interpellation", a-t-il déclaré. "Tout ce qu'ils ont pu dire concorde avec les images de la vidéosurveillance et les investigations en l'état".
Ils ont regretté les jets de projectiles vers des CRS. Le couple a été interrogé sur les jets de projectiles vers les CRS qui avaient été à l'origine de leur interpellation, dont ils dénoncent la violence. "Ils ont fait part de leurs profonds regrets", évoquant un "geste bête et irréfléchi, en réaction aux deux charges de CRS qu'ils avaient essuyées", a rapporté l'avocat.
Alexandre Benalla et Vincent Crase, qui participaient en tant qu'"observateurs" à l'opération de maintien de l'ordre, sont tous les deux mis en examen, notamment pour "violences en réunion". Alexandre Benalla est filmé, casque sur la tête, en train d'empoigner sans ménagement la jeune femme et de frapper son compagnon au thorax et à la tête. Des gestes dont il a minimisé la violence devant les enquêteurs.
En garde à vue, l'ex-chargé de mission de l'Élysée a justifié ses agissements par le fait d'aider la police à maîtriser les deux jeunes gens, qu'il a décrits comme "les deux personnes les plus virulentes" du groupe. Mais l'avocat du couple conteste et affirme que ses clients, inconnus de la police et de la justice, n'étaient ni des membres du "black bloc" ni même des manifestants.