Affaire Crépol : la publication du livre «Une nuit en France» suscite l'indignation de la famille de Thomas
Le nouveau livre-enquête "Une nuit en France", paru le 19 mars, provoque l'indignation ce vendredi des parents du jeune Thomas, tué à la sortie d'un bal en novembre 2023. D'après maître Alexandre Farrelly, avocat de la famille, les parents de Thomas ont exprimé leur incompréhension à cause de nombreux passages gênants.
15 mois après la mort de leur fils à la sortie d'un bal en novembre 2023 à Crépol dans la Drôme, les parents du jeune Thomas s'insurgent ce vendredi contre le livre-enquête Une nuit en France, paru le 19 mars. Selon leur avocat, maître Alexandre Farrelly, les parents de Thomas ont été "choqués" en lisant le contenu du livre.
Le livre réfute la thèse du crime raciste anti-blanc
Dans un communiqué, ils expriment leur incompréhension à cause de nombreux passages gênants qui suscitent leur colère. Selon eux, les auteurs du livre, trois journalistes, tentent à banaliser "le port d'arme, la violence meurtrière, l'omerta et la victimisation des mises en cause". Le livre réfute la thèse du crime raciste anti-blanc, avancé au tout début de l'enquête.
Les auteurs expriment des nuances et affirment que les jeunes du quartier de la Monnaie ne sont pas venus au bal ce soir-là avec des couteaux pour agresser des gens, mais "ils sont venus et ils avaient des couteaux, ce qui est différent", ont-ils expliqué ces derniers jours sur les plateaux télé. D'où le sentiment des parents de Thomas Perotto que les trois auteurs réécrivent l'histoire du bal tragique de Crépol, alors que la justice elle-même n'a pas encore tranché.
De son côté, Emmanuelle Place, présidente de l'association des victimes de Crépol, était présente lors du bal. "Ce qui nous dérange c'est qu'à chaque fois, il y a une excuse qui est donnée : 'Les gens viennent avec des couteaux, mais c'est pour couper leur shit (cannabis, ndlr) pas pour tuer des gens'. Nous, on y était, on sait ce qui s'est passé. Ce qu'ils racontent, ce n'est pas ce qu'on a vécu. Ces gens-là sont venus pour foutre le bazar et 'tuer du blanc'. Ils l'ont dit. Il faut arrêter de faire croire aux gens que ce n'est pas vrai".
La phase d'instruction est encore en cours, 14 personnes ont été mises en examen, mais aucune date de procès n'est encore fixée. Les parents de Thomas et Emmanuelle Place réclament donc que le travail de la justice soit respecté. "Respecter le temps judiciaire, c'est respecter Thomas", concluent-ils, sans exclure d'ailleurs de lancer des poursuites contre les auteurs du livre.