Le parquet national financier a requis mardi quatre ans de prison, dont deux avec sursis, contre Nicolas Sarkozy dans l'affaire dites des "écoutes". L'ancien président de la République est jugé pour corruption et trafic d'influence. L'accusation a demandé les mêmes peines pour l'ancien haut magistrat Gilbert Azibert, ainsi que pour Thierry Herzog, avocat historique de l'ex-chef de l'Etat, demandant pour ce dernier qu'elle soit assortie de cinq ans d'interdiction professionnelle.
Les trois prévenus encourent 10 ans d'emprisonnement et un million d'euros d'amende.
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Les mots durs d'un procureur contre Nicolas Sarkozy
Les trois prévenus sont restés impassibles lors de la lecture de ces réquisitions. Le parquet national financier a qualifié de "haut du spectre" de ce qui est possible en matière de corruption et de trafic d'influence. "Les faits ne se seraient pas produits si les prévenus n'avaient pas franchi les frontières du serment et de la déontologie ; et si un ancien président avait gardé présent à l'esprit la grandeur, la responsabilité et les devoirs de la charge qui fut la sienne. La République n'oublie pas ses présidents, on ne peut pas admettre qu'un président oublie la République", a même déclaré l'un des procureurs.
Ces mots, sévères, n'ont pas manqué de faire réagir les avocats de la défense, qui ont grogné à de nombreuses reprises pendant les réquisitions.
Un réquisitoire de plus de trois heures
Mais pour le parquet, pas de doute : les trois prévenus ont passé un pacte de corruption et sont coupables de trafic d'influence. Les procureurs du parquet national financier ont voulu le démontrer pendant plus de trois heures à l'aide de diapositives projetées dans la salle, de graphiques et de chronologies, mais aussi par la description d'écoutes jugées accablantes.
Les magistrats ont dénoncé l'entrisme, les faux semblants, la dissimulation et l'attachement à géométrie variable des prévenus pour les notions de secret et aux grands principes du droit. Les plaidoiries de la défense débuteront mercredi.