Un mois avant l'enlèvement et le meurtre de la petite Maëlys, Nordahl Lelandais avait fait l'objet d'une plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui avec risque immédiat de mort", révèle mercredi Le Parisien. Cette plainte, déposée par une ancienne petite amie de Lelandais, faisait suite à plusieurs épisodes de violences et des menaces proférées par ce dernier après une rupture en décembre 2016. Elle a été suivie de l'ouverture d'une enquête.
Karine (le prénom a été modifié), 38 ans, avait rencontré Nordahl Lelandais en mai 2015 sur un site de rencontres. En décembre 2016, elle avait décidé de rompre après avoir découvert que son compagnon entretenait plusieurs liaisons avec d'autres femmes. C'est alors que commencent menaces et violences. "Il l'a giflée violemment. Il ne voulait pas de cette séparation", raconte au Parisien l'avocat de la plaignante, Me Ronald Gallo. Obligée de changer de numéro de téléphone, Karine est régulièrement suivie par Lelandais. Selon les informations du Parisien, il la menace un jour à l'aide d'un taille-haie, lui lançant: "ça va être grave pour toi".
"Une forme de culpabilité". Pour la première fois, Karine se rend alors à la gendarmerie. Mais selon Me Gallo: "on lui a rétorqué qu'elle n'avait pas de preuve, qu'il fallait même qu'elle arrête de provoquer Lelandais". La plainte révélée mardi sera finalement déposée en juillet 2017, après un nouvel incident grave. "Au volant de son véhicule, Lelandais a foncé sur ma cliente qui se trouvait dans sa voiture. Elle dit avoir échappé de peu à la collision et à un accident", décrit l'avocat de Karine. "Les gendarmes ont pris sa plainte et le parquet de Chambéry a qualifié les faits de 'mise en danger de la vie d'autrui avec risque immédiat de mort'", ajoute-t-il. Mais selon Me Gallo, cette plainte n'a pas eu de suites.
Par ailleurs une autre plainte avait été déposée le 12 septembre par Karine, pour "atteinte à l'intimité de la vie privée", selon Le Parisien. La trentenaire s'était aperçue que Lelandais avait diffusé des vidéos de leurs relations sexuelles sur un site pornographique. "Ma cliente éprouve une forme de responsabilité, de culpabilité, par rapport à la mort de Maëlys. Elle se dit que si sa plainte avait été prise au sérieux, Lelandais aurait été entendu, inquiété, suspecté, surveillé par les gendarmes et la justice. Et peut-être que le drame subi par Maëlys ne serait jamais survenu", rapporte Me Gallo.
Une enquête ouverte après le meurtre. Mercredi soir, le parquet de Chambéry a indiqué qu'une enquête pour "mise en danger de la vie d'autrui" était bien en cours dans ce dossier. "Il y a effectivement eu une plainte de l'ex-compagne avant (l'affaire) Maëlys, qui a été prise par les gendarmes. La procédure est arrivée le 19 septembre 2017 au parquet, soit après le meurtre de Maëlys", survenu dans la nuit du 26 au 27 août, puis son arrestation.
"Néanmoins, Lelandais a été entendu et il nie tous les faits et il n'y a pas de témoins", a ajouté le parquet, selon lequel "l'enquête se poursuit pour, justement, trouver des éléments probants". Selon le parquet, le mis en cause "aurait mis un coup de volant dans sa direction sans toucher son véhicule. Il n'y a pas eu de contact, ni d'accident".