Le médecin traitant de Vincent Lambert a annoncé à la famille l'interruption des traitements de cet homme tétraplégique en état végétatif depuis dix ans, et dont le cas est devenu le symbole du débat sur la fin de vie en France, ont annoncé samedi les avocats des parents.
Trois semaines après l'avis du Conseil d'Etat
"Le docteur Sanchez du CHU de Reims vient d'annoncer" vendredi "à la famille de Vincent Lambert qu'il mettrait sa décision du 9 avril 2018 à exécution la semaine du 20 mai 2019, sans autre précision", ont indiqué les avocats dans un communiqué. Le 24 avril, le Conseil d'Etat avait validé la décision médicale d'interrompre les traitements de Vincent Lambert.
Le 24 avril, le Conseil d'État a conclu qu'étaient "réunies les différentes conditions pour que la décision d'arrêter la nutrition et l'hydratation artificielles de Monsieur Vincent Lambert puisse être mise en oeuvre", a écrit le médecin dans un courrier adressé à la famille Lambert et dont l'AFP a obtenu copie. Ainsi, "je vous informe que l'arrêt des traitements et la sédation profonde et continue évoquée lors de la procédure collégiale seront initiés au cours de la semaine du 20 mai", a-t-il ajouté.
Un recours rejeté par la Cour européenne des droits de l'Homme
Suite à la décision du Conseil d'Etat, les parents de Vincent Lambert avaient déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées de l'ONU (CIDPH). La CEDH a rejeté cette requête, mais le CIDPH a demandé à la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins de Vincent Lambert, dans l'attente d'une instruction sur le fond. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a souligné que la France n'était "pas tenue" de respecter cette demande.
"Il n'y a aucune urgence médicale à arrêter l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert et rien ne justifie une violation aussi éhontée du droit international et des mesures provisoires réclamées par l'ONU", affirment les avocats des parents.