Affaire Vincent Lambert : le parquet ouvre une enquête préliminaire pour tentative d'homicide volontaire
Si les parents de Vincent Lambert se sont résignés lundi à la mort de leur fils, plongé depuis 2008 dans un état végétatif, ils ont néanmoins porté plainte pour tentative de meurtre sur personne vulnérable, alors que les traitements ont été à nouveau interrompus la semaine dernière.
Le parquet de Reims a ouvert une enquête préliminaire pour tentative d'homicide volontaire après la plainte déposée par les avocats des parents de Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif depuis presque 11 ans, dont les traitements ont été à nouveau interrompus la semaine dernière , a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Le médecin de Vincent Lambert, victime d'un accident de voiture en 2008 et hospitalisé au CHU de Reims, a engagé mardi 2 juillet un nouvel arrêt des traitements, effectif depuis mercredi soir et rendu possible par une décision de la Cour de cassation le 28 juin. Le protocole médical prévoit notamment l'arrêt de l'hydratation et de la nutrition par sonde du patient ainsi qu'une "sédation profonde et continue".
"La mort de Vincent est désormais inéluctable", ont déclaré lundi les parents de Vincent Lambert
Les avocats des parents, fervents catholiques farouchement opposés à l'arrêt des traitements, ont déposé le 20 mai et le 2 juillet une plainte pour tentative de meurtre sur personne vulnérable, selon une source proche du dossier. "Ils avaient déjà déposé une plainte devant le doyen des juges d'instruction qui n'avait pas abouti", a indiqué une source judiciaire pour qui cette enquête n'a "aucune chance" de déboucher sur des poursuites.
"La mort de Vincent est désormais inéluctable" et "nous ne pouvons que nous (y) résigner", ont déclaré lundi ses parents dans une lettre ouverte. Leur résignation intervient alors que dimanche, le père de Vincent Lambert avait dénoncé, en arrivant au CHU, un "assassinat déguisé" en cours.
Après une tentative avortée d'arrêt des traitements en 2013, le nouveau médecin, le Dr Vincent Sanchez, avait enclenché le 20 mai la procédure, stoppée dès le lendemain sur demande de la cour d'appel de Paris. Mais la Cour de cassation a ouvert fin juin la voie à un nouvel arrêt des traitements.