Alors que le parquet antiterroriste a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire au sujet de l'agression d'Yvan Colonna à la prison d'Arles, un nouveau rassemblement de soutien est prévu dimanche après-midi en Corse. Le nationaliste condamné pour l'assassinat du préfet Erignac est toujours dans un état désespéré après l'attaque qu'il a subi mercredi. Cette nouvelle manifestation a lieu à Corte, le fief des nationalistes corses. En tout début d'après-midi déjà, des centaines de manifestants se sont rassemblés avec des drapeaux corses, des banderoles "Gloire à toi Yvan", "État français assassin".
La manifestation de dimanche a été initiée par des syndicats étudiants nationalistes, rejoints par l'ensemble des partis nationalistes de l'île. Le Syndicat des travailleurs corses (STC) appelle également ses sympathisants et membres à participer ainsi que les associations de défense des prisonniers corses.
La famille Colonna demande justice
Dans le même temps, sa famille s'est exprimée pour la première fois, dans les colonnes de Corse Matin. Ses proches réclament toute la lumière sur cette affaire et livrent son sentiment profond : "Nous affirmons qu'il s'agit d'une tentative d'assassinat", ont-ils notamment affirmé. L'enquête du parquet s'ouvre justement sur cette notion d'un acte prémédité de l'agresseur, bien qu'il s'en défende. Alors que sa garde à vue prend fin aujourd'hui, les proches d'Yvan Colonna déplorent une opacité autour des investigations ainsi que sur l'état de santé du militant nationaliste, toujours plongé dans le coma.
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Un sentiment de ras-le-bol qui sera relayé dans la manifestation de tout à l'heure autour du leader nationaliste de Core in Fronte. "C'est une manifestation dans une situation tendue et crispée, où il y a l'affirmation aujourd'hui d'un ras-le-bol généralisé", affirme Paul-Félix Benedetti au micro d'Europe 1. "Le mot d'ordre de la manifestation, ça sera 'basta', parce qu'il faut arrêter. Je crois qu'aujourd'hui, il appartient à l'État de donner des signes forts de changement, de prise en compte d'une réalité corse. La nier, c'est chercher l'affrontement", poursuit-il.
Les nationalistes militent également pour le rapatriement dans des prisons corses des deux autres membres du commando Erignac, actuellement toujours incarcérés en région parisienne.