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Margaux Fodéré / Crédits : LOIC VENANCE / AFP
Alors que les mobilisations du début d’année avaient été marquées par des blocages importants, la FNSEA opte cette fois-ci pour un mouvement plus doux. Le syndicat dit ne pas vouloir prendre les Français en otage à l’approche des fêtes. Par ailleurs, il est difficile d’occulter les élections professionnelles en approche.

Acte II de la fronde agricole. La FNSEA lance mardi un nouveau round de mobilisation pour dénoncer cette fois-ci l’excès de normes. Une FNSEA qui semble avoir changé de visage en l’espace de quelques mois. En début d’année, le premier syndicat agricole appelait à des blocages et à des actions coups de poing un peu partout en France. Cette fois-ci, les mobilisations sont bien plus timides. Un changement de ton qui s’explique notamment par le calendrier, même si le syndicat esquive le sujet.

"Le compromis"

À la place, ses représentants mettent en avant l'importance de la culture du compromis dans leur organisation. Pourtant, ces compromis étaient loin d’être le mot d’ordre il y a quelques mois, lorsque des exploitants bloquaient les autoroutes.

"Notre objectif, c'est d’emmener l’opinion publique avec nous, ce n'est pas de bloquer les Français", assure Hervé Lapie, le secrétaire général de la FNSEA. L'objectif, c'est aussi de laisser les artisans/commerçants faire leur travail aussi au mois de décembre, dont on sait que c’est aussi une période cruciale pour eux", conclue-t-il. 

Les élections professionnelles en approche

Et puis il y a aussi le poids des élections professionnelles qui se profilent. En janvier, les agriculteurs éliront leurs représentants aux Chambres d’Agriculture. La FNSEA se doit donc de défendre les intérêts des exploitants, car c’est également une histoire de gros sous.

Alexandre Hobeika, spécialiste de la FNSEA, rappelle l’importance de ces élections au micro d'Europe 1. "Ce sont des élections qui sont importantes, qui ont lieu dans deux mois, qui permettent de mesurer la représentativité des syndicats et qui déterminent aussi les financements et les leviers de pouvoirs sur les politiques agricoles. La FNSEA et les JA font plus que 50 % depuis toujours, mais leurs scores diminuent quand même tendanciellement sur les dernières élections et s’approchent des 50 %. Un enjeu va être de voir s’ils passent en dessous des 50 %", souligne-t-il.

Pour récupérer un maximum de chambres d’agricultures lors des élections, la Coordination Rurale a, elle, opté pour des blocages comme sur le port de Bordeaux, stratégie radicalement différente et peut-être au bout du compte, plus payante.