Le bras de fer sur les salaires se durcit à Air France avec un nouvel appel à la grève lancé lundi par dix syndicats de tous métiers, pour les 3 et 7 avril, en plus de l'arrêt de travail prévu vendredi. L'annonce intervient à la veille d'une négociation entre les dirigeants de la compagnie et les syndicats représentatifs chez les pilotes, en vue de parvenir à un accord "gagnant-gagnant", selon les termes de la direction.
"Nous allons durcir le rythme des mouvements" face à une direction qui, "en n'apportant aucune réponse concrète" aux revendications exprimées les 22 février et 23 mars, "campe sur ses positions et cherche la division", indique un communiqué des organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD).
Une augmentation générale de 6% des grilles de salaire. Elles réclament toujours "une augmentation générale de 6% des grilles de salaire afin de rattraper l'inflation" accumulée depuis 2011, date de la dernière augmentation générale, disent-elles. Pour 2018, la direction a décidé d'appliquer unilatéralement une augmentation générale de 1%, en deux temps, couplée à une enveloppe d'augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté…) de 1,4% pour les seuls personnels au sol. Les syndicats jugent ces mesures insuffisantes au regard des résultats de l'entreprise et des efforts fournis dans le passé.
42 à 59% des vols annulés. La grève du 23 mars a été suivie par 18% des salariés et a conduit à l'annulation d'un quart des vols, selon les chiffres de la direction. L'intersyndicale conteste ces données et évoque, dans son communiqué lundi, "plus de 56% des vols impactés au départ des bases". Elle évoque 42 et 59% de vols "annulés ou affrétés" respectivement sur long et moyen-courrier.