Le ciel n'est toujours pas dégagé du côté d'Air France. Après neuf jours de grève pour les salaires, et alors que deux nouvelles journées de mobilisation sont prévues la semaine prochaine, l'intersyndicale appelle à accentuer la mobilisation. "L’ensemble des syndicats ne signera pas l’accord proposé par la direction pour la simple et bonne raison qu’il est soumis à un minimum de résultat d’exploitation", déclare Vincent Salles, membre de la CGT à Air France, interrogé par Europe 1. "Donc si la boîte est en difficulté, c’est à nouveau les salariés qui paieront l’addition", avance-t-il.
"Purement inacceptable". Autre sujet de préoccupation, selon Vincent Salles, certaines clauses de l'accord, en discussion avec la direction. "Il y a une clause dans cet accord qui restreint l'exercice du droit de grève, donc pour nous c'est purement inacceptable", poursuit-il. La grève a déjà coûté, selon la direction, 220 millions d'euros. "Notre action commence à porter ses fruits, il faut persévérer", écrit l'intersyndicale dans un tract distribué aux salariés, en avertissant qu'elle annoncera la semaine prochaine "les jours de grève prévus début mai".
Après des années de gel des augmentations générales et d'efforts, avec le plan de restructuration "Transform", les salariés réclament leur part des bons résultats de la compagnie, le "retour à meilleure fortune promis", comme le note la CGT. Soit une augmentation des grilles de 6% au titre de l'inflation sur la période 2012-2018, les pilotes demandant 4,7% supplémentaires. Lundi, après trois jours de négociations, l'intersyndicale avait fait une proposition revue à la baisse, à 5,1% en deux temps (+3,8% en avril et +1,3% en octobre). Une offre "qui aurait permis une sortie de conflit", souligne-t-elle. "Irréaliste", a encore répété jeudi la direction, pour qui cela "reviendrait à annuler" les efforts engagés depuis 2011.