Alexandre Benalla placé en garde à vue pour soupçons de corruption
Alexandre Benalla a été placé en garde à vue avec son épouse ce mardi. L'ancien conseiller d'Emmanuel Macron, déjà condamné en novembre dernier pour les faits de violence survenus lors des manifestations du 1er-Mai 2018 à Paris, est entendu dans le cadre d'une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF) concernant un contrat de sécurité signé entre l'oligarque russe Iskander Makhmudov et son ancien acolyte Vincent Crase.
Alexandre Benalla et son épouse ont été placés mardi matin en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de "corruption" autour d'un contrat de sécurité signé entre l'oligarque russe Iskander Makhmudov et son ancien acolyte Vincent Crase. L'ancien conseiller d'Emmanuel Macron, condamné en novembre pour des violences commises lors de la manifestation du 1er mai 2018 , est interrogé par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), dans le cadre d'une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF), ont indiqué des sources proches du dossier. L'ancien gendarme Vincent Crase, également condamné pour les violences du 1er-Mai, avait été brièvement placé en garde à vue dans ce dossier en décembre 2019.
L'enquête du PNF porte notamment sur un contrat de sécurité passé entre la société Mars de Vincent Crase et Iskander Makhmudov. Ce dernier, milliardaire à la tête d'un empire industriel en Russie et par ailleurs détenteur de plusieurs propriétés en France, a fait l'objet d'une enquête en Espagne sur des soupçons d'appartenance à une puissante organisation criminelle. Mais le dossier a été envoyé en Russie en 2011 et a fait l'objet d'un classement sans suite, selon le parquet de Madrid.
Un contrat à 294.000 euros ?
Lors d'un entretien à Paris Normandie en avril 2019, Vincent Crase, ancien officier réserviste de la gendarmerie, avait écarté toute irrégularité dans ce contrat. C'était "un contrat tout à fait clair, signé par des avocats, et non un faux contrat comme j'ai pu le lire parfois", avait raconté l'ex-employé de LREM, assurant n'avoir "jamais rencontré" l'oligarque russe.
Le contrat "prévoyait d'assurer la sécurité et l'accompagnement des enfants de ce monsieur, scolarisés à Monaco, ainsi que la sécurité et l'accompagnement d'Iskander Makhmudov lorsqu'il viendrait en France. Chose qu'il n'a jamais faite durant les trois mois de ce contrat", avait-il ajouté. Mediapart avait révélé en décembre 2018 l'existence de ce contrat, sous-traité à une autre entreprise de sécurité, la société Velours, pour laquelle Alexandre Benalla a travaillé entre octobre 2014 et novembre 2015.
Selon le site, Iskander Makhmudov aurait payé 294.000 euros pour ce contrat, dont un peu plus de la moitié - 172.200 euros - a été reversé sur des comptes de Velours. Devant la commission d'enquête sénatoriale sur les violences commises le 1er mai 2018, Alexandre Benalla avait assuré n'avoir pas pris part à la négociation de ce contrat.