Emmanuel Macron a évoqué mardi soir "une déception" et "une trahison" à l'encontre d'Alexandre Benalla. L'implication de ce conseiller de la présidence dans des violences commises en marge des manifestations du 1er-Mai a plongé l'exécutif dans une zone de très fortes turbulences. "Alexandre Benalla ne se sent pas lâché, parce qu'il reste des soutiens autour de lui", assure pourtant son avocat, Laurent-Franck Liénard, mercredi au micro d'Europe 1.
"Il reste combatif. Il sort de garde à vue. Il commence maintenant un long périple judiciaire pour s'expliquer", relève-t-il. "Il va s'expliquer à la fois en justice et médiatiquement. Rapidement, il va prendre la parole parce que l'on a tellement parlé de lui, tellement dit de choses sur lui qu'à un moment, il va répondre", annonce Me Laurent-Franck Liénard.
Un équipement fourni par la police. Chargé de l'organisation des déplacements privés du chef de l'Etat, Alexandre Benalla est notamment suspecté d'usurpation de fonction après avoir été filmé avec un casque de CRS et un brassard de la police, en train de frapper un manifestant place de la Contrescarpe, à Paris. Mais Me Liénard assure que son client avait été invité par les forces de l'ordre qui lui auraient également fourni la matériel aperçu à l'image. "Il a le texto qui l'invite et il était équipé par les services de police de manière à ce que, dans l'esprit du public, on ne se demande pas ce que fait ce clampin civil aux côtés des policiers", soutient l'avocat. "Quand les magistrats et les journalistes tournent avec les services de police, ils sont équipés de la même manière".
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"Un homme d'action". "Il devait évidemment observer", rappelle le conseil. "Après, il a son âge, il est jeune, très actif et quand il a vu une situation qui lui a semblé nécessiter son intervention, il n'a pas réfléchi, il y est allé". Sur la vidéo à l'origine de la polémique, Alexandre Benalla est notamment vu en train de saisir un jeune manifestant, que les forces de l'ordre viennent de faire agenouiller, avant de le frapper à la tête puis de le mettre au sol, tandis que l'on entend plusieurs témoins de la scène, dont le propriétaire du téléphone utilisé pour filmer, lui enjoindre d’arrêter. "Des violences que lui estime légitime", souligne Me Liénard.
"Quand il voit quelque chose qui le choque, il y va. Il se met même en danger. Il a décidé de se mettre en danger", soutient pourtant Laurent-Franck Liénard. "Il y a des gens qui restent plan plan et qui regardent […], et puis il y a des hommes d'action. Alexandre Benalla est un homme d'action", veut-il justifier. "Est-ce qu'on peut lui reprocher ? Oui, certainement. On lui reproche suffisamment, mais de là à ce que ça devienne un scandale d'Etat, il y a une différence", conclut-il.