Ce n’était plus arrivé depuis l’Occupation. Le préfet de la région du Nord et la maire de Lille Martine Aubry ont annoncé vendredi l'annulation de l'édition 2016 de la grande braderie de Lille, qui devait se tenir les 3 et 4 septembre prochains.
"Un vrai déchirement". "J’en suis malade, ça fait plusieurs jours que je n’en dors pas", avoue la maire socialiste de la ville sur Europe 1. "Cela a été l’une des décisions les plus douloureuses que j’ai eu à prendre, un vrai déchirement."
Des risques trop importants. En cause, "des risques que nous n’arrivons pas à réduire". "Le 15 juillet, j’étais parti avec l’idée de continuer et de tout faire pour que la sécurité maximale soit là. On y a beaucoup travaillé, on a changé le périmètre, on a tout prévu sur les contrôles des camions, sur les blocs de béton autour du périmètre, fait obtenir énormément de moyens du ministère de l’Intérieur, que je remercie. Mais néanmoins, il y a des risques et je ne peux pas ne pas les voir dans une telle concentration, avec des endroits très exigus par ailleurs", regrette-t-elle, en confessant elle-même être une "accro de la braderie". "Sur le plan moral, je ne pouvais pas me dire ‘j’envoie toutes ces personnes avec la sécurité maximale dans ma ville’. S’il y avait eu le moindre problème, je ne me le serais jamais pardonné."
Une "braderie des commerçants" prévue. L’annulation de l’événement, le plus populaire de la région, est par ailleurs un coup dur pour les hôteliers et les commerçants. "Nous prévoyons quand même une braderie des commerçants dans leurs commerces, le samedi 3 et le lundi 5 septembre, ce qui va leur permettre de faire la braderie à l’intérieur." Visiblement touchée, l’ancienne ministre assure déjà "rebondir". "Il faut qu’on prépare la braderie 2017, qu’elle soit sûre et qu’on retrouve l’esprit de braderie", conclue-t-elle.