Nord : l'élève policier qui a fauché cinq personnes condamné à 10 mois ferme

Un élève policier, qui a fauché cinq personnes devant un bar près de Lille en février dernier, a été condamné à 10 mois de prison ferme, huit avec sursis, 300 euros d'amende et une obligation d'indemniser les victimes. Depuis les faits, il a été suspendu par l'école de police et son permis de conduire a été annulé.
L'élève policier, qui a fauché cinq personnes devant un bar près de Lille mi-février alors qu'il conduisait en état d'ébriété, a été condamné jeudi à 10 mois de prison ferme et à huit mois avec sursis.
Présent jeudi aux côtés de son père, il a été reconnu coupable de "blessures involontaires" avec ITT (interruption temporaire de travail) inférieure à trois mois par conducteur sous l'empire d'un état alcoolique.
La peine infligée plus lourde que celle requise par le parquet
Le jeune homme de 24 ans, suspendu par l'école de police depuis l'accident, a écopé de 18 mois d'emprisonnement, dont 10 mois ferme aménageable sous bracelet électronique, de 300 euros d'amende et d'une obligation d'indemniser les victimes. Son permis de conduire a été annulé.
Une décision "plutôt sévère", sûrement "liée à sa qualité et à sa formation spécifique" d'élève policier, a estimé Maître Marie-Hélène Mandon, l'avocate d'une victime, blessée au genou. La peine infligée est plus lourde que les six mois de prison ferme et huit mois avec sursis requis par le parquet.
Cet élève de l'École nationale de police de Roubaix-Hem a percuté et blessé cinq personnes le 13 février peu avant minuit, en fonçant en voiture sur la terrasse du "High Bar", un bar-discothèque de Wasquehal, près de Lille, où il avait passé la soirée.
Des excuses et un acte affirmé comme étant involontaire
A l'audience le 4 mars, le jeune homme a commencé par s'excuser auprès des victimes avant de réaffirmer qu'il n'y avait eu aucun acte volontaire de sa part.
Il a ensuite justifié la collision par "un coup de volant vers la droite" pour éviter de toucher une voiture stationnée sur le bas-côté. "J'ai essayé de freiner mais ça a été trop vite", a dit l'accusé qui a concédé s'être "peut-être trompé de pédales". Au moment de son interpellation après les faits, il avait un taux d'alcoolémie de 2,5g/L de sang, soit cinq fois la limite autorisée pour prendre le volant.
La direction du bar avait initialement parlé d'un acte délibéré, une piste finalement écartée par le parquet de Lille au cours de l'enquête. "Il a pensé à lui en montant dans cette voiture et non aux risques qu'il faisait peser sur les autres (...). Il a eu de la chance de n'avoir tué personne", avait déclaré la procureure.