Antoine Leiris n'a pas refait sa vie, il "la continue". Depuis le décès de sa compagne, Hélène Muyal-Leiris, dans l'attentat du Bataclan à Paris le 13 novembre 2015, l'ancien journaliste poursuit "son chemin", comme il l'a raconté jeudi dans le Grand Journal du Soir de Nathalie Levy sur Europe 1. Et les témoignages de gens qu'il a pu recevoir depuis quatre ans lui ont permis de savoir "qu'il y avait beaucoup de chemins tortueux" comme le sien.
Auteur en 2016 de Vous n'aurez pas ma haine, ouvrage écrit dans la foulée des attentats, Antoine Leiris avoue "avoir mis du temps" avant de se plonger dans l'écriture de ce second livre : La vie, après. "Je me suis demandé ce que je voulais faire", reconnaît-il.
Le droit à l'erreur
"Plus détendu en tant que père", Antoine Leiris avoue "être allé chercher qui il était". Le déclic, c'est l'adaptation de Vous n'aurez pas ma haine au théâtre, dans laquelle il ne sait pas reconnu. À partir de là, il n'était plus "que des papiers et des mots" selon ses propres dires.
"Ce n'était pas moi", ce personnage-là, joué par Raphaël Personnaz. Ce qui lui a permis de se rendre compte, et de croire, qu'il avait "le droit d’être faillible, de ne pas être parfait". "Je m'accorde le droit à l'erreur, c'est la grande différence entre avant et maintenant."
La passion commune des mots
Avec son fils, ils ont en commun la passion des mots. "Et pourtant, notre relation se situe au-delà des mots", explique Antoine Leiris. "Il y a un lien très intime, indéfectible, qui fait qu'on se reconnaît", sans avoir le besoin de s'exprimer.
Âgé de 5 ans, Melvil est toujours accompagné après le drame qui lui a enlevé sa mère. "Et c'est aussi un accompagnement pour moi", admet Antoine Leiris. "C'est un regard bienveillant sur lui afin de pouvoir réagir rapidement en cas de problème."
Melvil toujours dans la première étape de sa vie, "celle de la reconstruction", Antoine Leiris prépare déjà la suivante : "la verbalisation, comprendre ce qui est arrivé à sa mère". Mais cela n'arrivera que dans un second temps.