Bannir les punitions, ne pas réprimander son enfant… Ce type d'éducation, parfois qualifié de laxiste, nuirait au développement psychique et émotionnel de l'enfant, selon la psychologue et thérapeute Isabelle Pailleau. Car, selon elle, les 12 premières années la vie sont cruciales dans la construction d'un individu. C'est à ce moment-là qu'il développe ses relations aux autres et à la société. Selon la clinicienne, lui imposer des limites sonne donc comme une nécessité psychologique.
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"Si on ne fixe pas un cadre, l’enfant va avoir l’impression qu’on ne s’intéresse pas à lui, et cet abandon est une réelle souffrance pour les enfants", explique la thérapeute au micro d’Europe 1. "En fait, on l’insécurise. Pour lui le monde va être un territoire ultra-dangereux, ce qui va réveiller son anxiété", affirme-t-elle.
Des adolescents trop désinhibés ou, à l'inverse, trop réservés
Une anxiété qui peut freiner l'enfant dans ses relations sociales, notamment à l'école. L'absence de cadre peut induire des comportements inadaptés, impulsifs et égocentrés. Une non-maîtrise des codes sociaux qui peut suivre l’enfant jusqu’à l’âge adulte.
"Ça va donner peut-être des adolescents qui vont vouloir se mettre en danger pour tester leurs propres limites. Et peut-être aussi des adultes très impulsifs, etc… Ou bien au contraire, des individus très inhibés, qui auront peur de tout, n’oseront pas prendre des décisions et mettre des actions en place", ajoute Isabelle Pailleau. Sans cadre, rappelle la psychologue, l'enfant peut également se substituer aux parents et endosser des responsabilités qu'il n'est pas en âge, ni en capacité d'assumer.