Le drame de Notre-Dame est-il un signal d'alerte plus général sur l'état des monuments français ? Franck Riester, le ministre de la Culture, veut prendre les devants en engageant "un état des lieux général pour voir si les dispositifs de sécurité sont à la hauteur et suffisants dans les autres édifices patrimoniaux français". L'église Saint-Sulpice, à Paris, va être sous le feu des projecteurs dans les jours à venir, puisque c'est là que se déroulent les festivités de la Semaine sainte comme la messe de Pâques dimanche.
"C'est encombré de fils, d'interrupteurs, de lumières…"
L'édifice, qui a vu passer Fénelon et Bossuet, a été bâti il y a plus de 300 ans. Alors parfois, ses protecteurs craignent de la voir, elle aussi, partir en fumée. "On garde toujours un œil sur les bougies. Mais bien souvent, ce qui met le feu, ce sont les fils électriques qui sont sous les planchers, dans les charpentes, dans les murs, et on ne les voit pas. Vous n'imaginez pas, c'est encombré de fils, d'interrupteurs, de lumières, d'ampoules antédiluviennes…", s'inquiète Clément Savary, jeune guide bénévole des églises de Paris, au micro d'Europe 1.
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"On n'a pas de détecteurs de fumée"
À Saint-Sulpice, le dispositif de sécurité anti-incendie est toutefois aux normes. Christophe Saleron, le régisseur, confirme qu'il est même vérifié chaque année. Mais il reconnait que dans ces vieux édifices, l'état des lieux souhaité par le ministère de la Culture n'est pas superflu. "Un audit est toujours le bienvenu. Notre charpente, par exemple, peut brûler, car on n'a pas de détecteurs de fumée, ni de ligne électrique aux normes. Il y a quand même des progrès à faire en termes d'entretien", observe-t-il. "Mais quand vous parlez d'une église, ce sont des budgets qui sont colossaux."