Après Strasbourg, Mulhouse. Au cœur d'une polémique autour du possible financement du chantier de sa mosquée par la mairie de Strasbourg, la Confédération islamique Millî Görüs a également un projet de lieu de culte à Mulhouse. Il s'agit d'une salle de prière qui doit être aménagée dans un bâtiment existant de 700 m2 et situé sur un terrain appartenant à l'association. Mais cette fois, Millî Görüs s'est heurtée à une résistance farouche de l'hôtel de ville.
La mairie fait de la résistance
Le projet, lancé en 2013, a en effet été retardé par un bras de fer juridique avec la mairie de Mulhouse, finalement remporté l'an passé par Millî Görüs. "Nous avons déployé toute notre énergie et tous les recours possibles pour éviter l’installation de cette mosquée. Millî Görüs est pour nous une association qui n’est pas en accord avec les principes de la République et tout simplement avec la laïcité", explique Paul Quin, adjoint en charge des cultes. Il lui reproche notamment de ne pas avoir signé en janvier la "Charte des principes de l'islam de France".
Gérald Darmanin, dernier levier
Alors maire de la cité haut-rhinoise, Jean Rottner - actuel président LR de la Région Grand Est et premier adjoint de la maire LR de Mulhouse -, avait fait voter en 2013 en conseil municipal une modification du plan local d'urbanisme (PLU) afin de "réaffirmer le caractère strictement économique des activités autorisées dans le secteur". Mais Millî Görüs, qui avait déposé un recours devant la justice administrative, a fait annuler le PLU modifié.
Après huit ans de procédure, la mairie de Mulhouse n’a plus aucun levier pour interdire l’aménagement de cette salle de prière puisque juridiquement et administrativement, rien ne s’oppose à ce projet. Les élus misent donc sur une dernière carte : une intervention de Gérald Darmanin, qui accuse Millî Görüs de pratiquer un "islam politique". Le ministre de l'Intérieur avait pris fait et cause en mars contre le financement de la mosquée à Strasbourg.