Ce vendredi matin, aux alentours de 11h, Mohammed Mogouchkov, un jeune homme d'origine tchétchène, née en Russie en 2003, a fait irruption dans le lycée Gambetta d'Arras, dans le Pas-de-Calais. Il a poignardé à mort un professeur de lettres et a blessé trois autres personnes avant d'être interpellé. Une attaque qui intervient dans un établissement qu'il a lui-même fréquenté dans sa scolarité. Les personnes qui ont connu l'assaillant en disent plus sur lui. Fabien, professeur d'EPS, qui l'avait eu comme élève il y a quelques années, se souvient d'un garçon "normal, discret, mais qui était très accessible".
"Je n'aurais jamais pu imaginer une telle chose" venant de lui
"Je n'aurais jamais pu imaginer une telle chose venant de cet élève", témoigne le professeur. "Dans l'établissement, on n'a jamais eu de soucis, jamais eu de gendarmes ou de policiers qui sont venus dans le lycée pour faire une enquête. Je ne vois pas un seul élève pour qui je pourrai m'inquiéter et me dire qu'il pourrait faire un attentat ou un acte comme ça".
Mohammed Mogouchkov a passé son bac au lycée Gambetta et il aurait intégré un BTS dans le lycée Carnot, faisant partie de la même cité scolaire de la ville d'Arras. L'assaillant était fiché S depuis début octobre et faisait l'objet d'une surveillance active de la part de la Direction général de la sécurité intérieure (DGSI), une information qui n'était pas parvenue jusqu'à la communauté enseignante du lycée Gambetta. "Personne ne peut le savoir à part les autorités compétentes", souligne Fabien.
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"C'est vraiment une personne islamiste"
Mais d'autres témoins évoquent une personnalité bien plus trouble. C'est le cas de Tayeb, lui aussi élève du lycée Gambetta, qui l'a croisé de nombreuses fois dans son quartier. Il décrit un garçon pratiquant un islam radical, allant jusqu'à lui reprocher d'écouter de la musique avec une enceinte portable au bord du terrain de basket : "il m'a quand même dit soit tu l'éteins, soit je te frappe, un comportement vraiment agressif".
"Moi je ne l'ai jamais accepté en tant que musulman, c'est vraiment une personne islamiste. C'était un peu une oppression", confie Tayeb. Malgré tout, il est choqué de ce qu'il s'est passé. Pour lui, il n'aurait jamais cru qu'il serait capable d'un tel geste. Tous les élèves et la communauté éducative se posent les mêmes questions : comment ce garçon a pu ainsi sombrer dans le fanatisme et la folie meurtrière mais aussi pourquoi les autorités n'ont pas pu empêcher son passage à l'acte.