Assassinat du père Hamel : comment le dialogue interreligieux s’est renforcé
L'assassinat du Père Hamel en pleine messe a relancé la question du dialogue inter-religieux en France. Mohammed Karabila, président de la mosquée et du comité régional du culte musulman de Haute-Normandie, confie au micro d'Europe 1 comment ce drame survenu en 2016 a entraîné une véritable "prise de conscience" des fidèles et a ouvert le dialogue.
Cinq ans et demi après l'assassinat du Père Hamel, les habitants de Saint-Étienne-du-Rouvray attendent l'ouverture du procès. Quatre personnes sont jugées à partir d'aujourd'hui devant la cour d'assises de Paris. Un procès sans les tueurs abattus par la police juste après l'attentat. Le père Hamel, mort au pied de son autel égorgé par deux islamistes, était partisan d'un dialogue inter-religieux avec la communauté musulmane.
"Nous ne cédons rien", avait déclaré Hubert Wulfran, alors maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, le jour de l'attentat. S'il évoque une commotion, il réfute l'existence d'une haine entre communautés religieuses. "Nous sommes sortis de cette tragédie plus fort", a estimé le député de la Seine-Maritime.
Il ajoute au micro d'Europe 1 : "Les volontés de dialogue se sont consolidées. Je pensais que nous avions les capacités de cette réaction unanime." La ville meurtrie porte l'histoire d'un petit terrain accolé à une Église catholique cédé pour un franc symbolique à la mosquée dans les années 90. Deux lieux de culte mitoyens depuis près de 30 ans. "Il y a une porte entre l'église et la mosquée et moi, j'ai la clé de cette porte là", appuie Mohammed Karabila, président de la mosquée et du comité régional du culte musulman de Haute-Normandie.
De nouveaux échanges entre fidèles
Mohammed Karabila raconte un dialogue interreligieux approfondi depuis la mort de son ami Jacques Hamel. Une véritable prise de conscience.
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"Ça nous a interpellés. Avant, dans la mosquée, le discours était par exemple entre la personne et Dieu. Aujourd'hui, on parle des relations qu'on doit avoir avec les gens. Le comportement de nos enfants à l'école, on traite ces sujets sociaux. Le racisme, l'antisémitisme, la radicalisation. Ça nous a vraiment changés."