Ils estiment être "les grands oubliés des attentats". D'anciens habitants de l'immeuble de Saint-Denis où a été mené l'assaut contre deux des auteurs des attaques du 13 novembre vont saisir le fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme pour être indemnisés, ont indiqué vendredi leurs avocats.
Un assaut le 18 novembre. Le 18 novembre, à 4h20, le Raid avait lancé l'assaut contre cet immeuble où se cachaient depuis quelques heures Abdelhamid Abaaoud, considéré comme l'un des coordinateurs des attentats du 13 novembre et son complice Chakib Akrouh, tous deux membres du "commando des terrasses", en compagnie de la cousine d'Abaaoud, Hasna Aïtboulahcen. L'opération, menée dans l'urgence, conduit à un siège de plusieurs heures d'une extrême violence. Les trois occupants mourront dans l'assaut.
94 personnes concernées. Les autorités ont recensé 44 ménages, soit 94 personnes, qui n'ont pu regagner leur logement depuis l'opération du Raid. La plupart a été hébergée en urgence dans des résidences hôtelières aux frais de l'Etat. "Certains ont été internés en hôpital psychiatrique, d'autres ont perdu leur travail, les enfants sont traumatisés : ils ne sont pas traités sur un pied d'égalité avec les autres victimes des attentats", a dénoncé vendredi Me Méhana Mouhou, qui représente une dizaine de sinistrés, à la veille des commémorations. L'avocat a indiqué qu'il allait se constituer partie civile devant un juge d'instruction pour faire reconnaître ses clients comme victimes des attentats. Et saisir le fonds de garantie (FGTI) pour "qu'ils soient indemnisés de tous leurs préjudices".
"Des victimes occultées". "Ces victimes sont totalement oubliées, occultées, négligées, cachées, peut-être par mauvaise conscience des pouvoirs publics", a affirmé de son côté Me Claudette Eleini, qui a elle aussi annoncé son intention de saisir le fonds d'indemnisation. Selon elle, "des indemnisations forfaitaires non négociables seraient proposées sans commune mesure avec les indemnisations accordées avec le droit et la jurisprudence actuelle".