Marine Le Pen a été convoquée par les juges d'instruction, en vue d'une possible mise en examen, dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires du FN au Parlement européen, mais elle a fait savoir qu'elle ne s'y rendrait pas, a appris l'AFP vendredi de sources proches du dossier. Marine Le Pen est convoquée vendredi prochain, en vue d'une mise en examen pour abus de confiance, a précisé l'une des sources, ce qu'a aussi confirmé l'avocat. Si l'audition avait lieu, la présidente du parti d'extrême droite pourrait ressortir mise en examen, ou sous le statut plus favorable de témoin assisté.
Pas de convocation avant la fin de la campagne. Selon l'une des sources, la candidate du Front national à la présidentielle a toutefois affirmé dans un courrier envoyé aux juges qu'elle ne répondrait pas à cette convocation avant la fin de la campagne, une information confirmée par son avocat Rodolphe Bosselut. Dans ce courrier, Marine Le Pen dénonce des violations du secret de l'enquête, une instrumentalisation de l'affaire et estime que les conditions de "légalité", de "sérénité" et de "confiance" ne sont pas réunies pour qu'elle soit entendue, a expliqué cette source proche du dossier.
Un premier refus de se rendre à une convocation. La candidate à la présidentielle avait déjà refusé de se rendre à la convocation des policiers de l'Office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff) le 22 février, alors que deux de ses anciens assistants parlementaires, son garde du corps Thierry Légier et sa cheffe de cabinet, Catherine Griset, étaient placés en garde à vue le même jour. Seule Catherine Griset avait finalement été mise en examen, pour recel d'abus de confiance. Elle est soupçonnée d'avoir été rémunérée comme assistante parlementaire au Parlement européen entre 2010 et 2016 alors qu'elle occupait en réalité des fonctions au sein du parti en France. Dans cette enquête, les juges d'instruction tentent de savoir si le Front national a organisé un système pour rémunérer des cadres ou employés du parti en France avec des fonds publics de l'Union européenne, via ces contrats d'assistants au Parlement européen.