L’attaque a été soudaine, en plein cœur de Paris. Un jeune homme muni d’une arme blanche a sérieusement blessé deux personnes près des anciens locaux de Charlie Hebdo, vendredi midi dans le 11e arrondissement de la capitale. Le principal suspect, âgé de 18 ans et né au Pakistan, a rapidement été interpellé à quelques centaines de mètres des lieux de l’attaque et a reconnu les faits. Six autres hommes ont été interpellés : un peu après les faits, et cinq autres dans la soirée, dont son frère et un ancien colocataire. Le parquet antiterroriste a été saisi de l’enquête, même si les motivations de l’auteur restent floues pour le moment.
Un jeune de 18 ans né au Pakistan et inconnu des services de renseignement
Le jeune homme arrêté en premier, né au Pakistan, a été décrit comme "l’auteur principal des faits" par Jean-François Ricard, le chef du parquet national antiterroriste (Pnat). Âgé de 18 ans, il est déjà connu de la police pour avoir été arrêté en juin dernier à la gare du Nord à Paris avec une arme blanche sur lui, en l’occurrence un tournevis, considéré comme une arme de catégorie D. Mineur à ce moment-là, il avait alors écopé d'un rappel à la loi, a indiqué vendredi soir Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, sur France 2. Les services de renseignement n’ont par ailleurs jamais entendu parler de lui.
Des perquisitions étaient en cours vendredi en fin de journée à Cergy, en région parisienne, pour vérifier la dernière adresse connue du jeune homme, dans un "hôtel-foyer", selon une source policière à l'AFP. Mais il n'habitait pas forcément là-bas, a précisé une autre source policière, selon qui il vivait en "itinérance". Il a reconnu les faits mais ses motivations restent inconnues à ce stade.
Il ne présentait "aucun signe de radicalisation"
Le principal suspect ne présentait "aucun signe de radicalisation", a assuré dans la soirée le conseil départemental du Val d'Oise. Le jeune homme est arrivé en France en août 2018, date à partir de laquelle il a été pris en charge par l'aide sociale à l'enfance. Le conseil départemental du Val-d'Oise "avait contesté sa minorité, mais une décision de justice avait confirmé sa prise en charge jusqu'au 10 août 2020, date de sa majorité et donc depuis laquelle il n'est plus sous la protection de l'aide sociale à l'enfance".
Pendant cette prise en charge, "aucun signe de radicalisation n'avait été observé par les services", précise cette source.
Six autres interpellations
Un autre homme a été arrêté au niveau d’une station de métro proche des lieux de l’attaque. Le deuxième suspect est âgé de 23 ans et est né en Algérie, selon les informations d’Europe 1. Mais les enquêteurs restent prudents sur son éventuelle implication. Il a été vu en train de parler avec le jeune Pakistanais dans les transports en commun, ce qui a poussé les policiers à "procéder à un certain nombre de vérifications" sur "ses relations avec l’auteur principal".
Cinq autres hommes, nés entre 1983 et 1996, ont été interpellés dans la soirée et placés en garde à vue. Ils ont été arrêtés à Pantin, en Seine-Saint-Denis, par les enquêteurs lors d'une perquisition à l'un des domiciles supposés du principal suspect. Le lieu de l'attaque, à proximité des anciens locaux de Charlie Hebdo, la date, en plein milieu du procès des attentats de janvier 2015, et le mode opératoire ont incité le parquet national anti-terroriste à se saisir de l’affaire.