C'est la question qui se pose au soir du drame d'Annecy : quelle peut être la motivation de l'homme de nationalité syrienne, âgé de 31 ans, qui a asséné des coups de couteau à des enfants en bas âge ? Selon la procureure de la ville, Line Bonnet-Mathis, les premiers éléments du dossier permettent d'écarter le mobile terroriste. En réalité, pour que le parquet antiterroriste se saisisse de l'affaire, il faut que les enquêteurs disposent préalablement d'indices sérieux de la connotation terroriste de l'acte.
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La personnalité et le parcours du suspect regardés scrupuleusement
Dans le cas présent, la police judiciaire d'Annecy est chargée de ce travail. Les agents regardent la personnalité de l'assaillant, son parcours, ses présences éventuelles en zones de guerre, les propos qu'il aurait pu tenir sur les réseaux sociaux... A-t-il par exemple fait l'apologie du terrorisme sur Internet ? A-t-il consulté des sites poussant au passage à l'acte ? Autant de questions que les enquêteurs se posent.
Ils regardent également de façon scrupuleuse sa pratique de la religion, tout comme son environnement familial et amical. Dans son entourage, y a t-il des individus radicalisés qui ont pu être en lien avec des organisations terroristes ? Toutes ces informations sont transmises en temps réel aux magistrats du parquet national antiterroriste, qui tranchent en fonction s'ils se saisissent du dossier, pour déployer des moyens d'enquête supplémentaires et augmenter, par exemple, la durée de la garde à vue de 48 à 96 heures.