Samedi soir, un homme de 26 ans a attaqué au couteau des passants dans le XVe arrondissement de Paris, à proximité du pont de Bir Hakeim et de la Tour Eiffel. Un touriste allemand a été tué, et deux autres personnes ont été blessées. Le terroriste, rapidement interpellé, a crié "Allah Akbar" lors de son attaque, selon la déclaration du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Armand Rajabpour-Miyandoab, de nationalité française, avait des troubles psychologiques, était connu des services de police et fiché S pour islamisme radical. Il a également purgé une peine de quatre ans de détention pour un projet d'action violente en 2016. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, Laurent Obertone, essayiste et auteur de La France orange mécanique, pointe la responsabilité de l'État qui, selon lui, "par son incapacité à gérer cette insécurité, nous condamne à une situation dramatique".
Pour l'essayiste, cette attaque "est tout sauf une surprise. Encore une fois, je constate que le renseignement fait très bien son travail, on sait qui il est, on sait ce qu'il a fait, on sait qu'il est fou, on sait qu'il est dangereux, on sait qu'il est dans la rue... Il y en a comme ça des dizaines et ça fait pas mal d'années que ça dure. La seule question qu'on se pose c'est : sur qui ça va tomber ?"
"L'État de droit, c'est de devoir subir ça"
Selon Laurent Obertone, la réponse du gouvernement face à la menace terroriste n'est pas suffisante. "Le gouvernement nous a dit, il y a quelques années, on doit être vigilant, on doit faire avec, parce que malheureusement, on nous explique qu'il n'y a pas assez de places en psychiatrie, qu'il n'y a plus de places en prison, qu'on ne peut pas les mettre dans des avions parce qu'il y a la Cour européenne des droits de l'Homme. Finalement, l'État de droit, c'est de devoir subir ça", fustige-t-il. "Je constate que malgré des réactions médiatiques plus importantes qu'à l'époque, malgré des discours politiques plus fermes qu'à l'époque, aucune mesure sérieuse n'est prise pour mettre fin à ce phénomène."
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Et d'ajouter : "À part faire de la communication, à part dire qu'on condamne, on se rend sur place, on condamne avec fermeté, on crée un numéro vert, on va mettre en place une sous commission, des cours d'empathie ou je ne sais pas quoi... Rien de sérieux n'est fait", insiste Laurent Obertone. "On est condamné à toujours arriver derrière l'ambulance, à faire de grands discours en disant 'ne nous divisons pas', ça veut dire 'surtout ne critiquons pas le gouvernement, on fait ce qu'on peut'". Une situation qui "n'est plus possible", conclut-il au micro du Grand Rendez-vous.