Au terme de quatre jours de garde à vue, la compagne de Radouane Lakdim, le djihadiste qui a tué quatre personnes dans des attaques à Trèbes et Carcassonne dans l'Aude, a été mise en examen mardi soir, a appris Europe 1 de source judiciaire.
Mise en examen et écrouée. Marine P. a été mise en examen par un juge antiterroriste parisien pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes". Elle a été écrouée, en attendant un débat devant le juge des libertés et de la détention (JLD) sur son placement en détention provisoire, qu'elle a sollicité. "Elle conteste toujours avoir été associée au projet" d'attaques, a confié une source proche de l'enquête à l'AFP, "mais quand on évoque les faits, elle n'exprime pas un sentiment d'indignation". "Elle a peut-être eu des propos extrêmes, mais elle n'est pas une criminelle, elle a été manipulée", répète inlassablement sa sœur aînée, qui souhaite garder l'anonymat.
Fichée "S". Comme son compagnon, la jeune femme, une convertie de 18 ans, était fichée "S" (pour "sûreté de l'État") en raison de sa "fréquentation des milieux islamistes radicaux", selon une source proche de l'enquête. "Sans antécédent judiciaire", la jeune fille, qui "s'est convertie à l'islam à l'âge de 16 ans, présente tous les signes d'une radicalisation", avait déclaré lundi soir le procureur de Paris François Molins. Lors de son interpellation vendredi, elle va jusqu'à crier "Allah Akbar (Dieu est le plus grand, ndlr)" et a posté sur Internet, le matin du périple sanglant de son compagnon, une sourate promettant l'enfer aux mécréants, selon le procureur.
En revanche, les enquêteurs ont levé plus tôt dans la journée mardi la garde à vue du jeune homme de 17 ans présenté comme un ami du tueur, "en l'absence d'élément l'incriminant à ce stade", selon le parquet.