Trois jeunes corses ont été condamnés à des peines de cinq à huit ans de prison jeudi par la cour d'assises spéciale de Paris pour leur implication dans l'attentat contre la sous-préfecture de Corte en 2012 en Haute-Corse.
Pieri condamné "par défaut". Parmi les accusés présents au procès, Nicolas Battini a été condamné à huit ans de prison et Stéphane Tomasini à cinq ans de prison. Le troisième homme, Joseph-Marie Verdi, petit-fils de l'ancien dirigeant indépendantiste Charles Pieri, actuellement en fuite et sous le coup d'un mandat d'arrêt, a été condamné à 6 ans de prison "par défaut".
Violences à Bastia. L'avocate générale avait requis mercredi des peines de six à huit ans contre ces accusés âgés de 22 à 24 ans. Dans la soirée, quatre policiers et gendarmes ont été blessés à Bastia lors d'incidents avec plusieurs dizaines de jeunes nationalistes corses qui dénonçaient ces réquisitions.
"Pas un verdict d'apaisement". "Huit ans, c'est une condamnation lourde pour un jeune qui n'avait que 18 ans au moment des faits", a réagi Me Benjamin Genuini, l'un des avocats de Nicolas Battini. "Ça ne nous parait pas être un verdict d'apaisement", a abondé son confrère Me Saveriu Felli.
Voiture-bélier. La justice reprochait aux trois accusés d'avoir participé à un attentat à la voiture bélier le 1er avril 2012 contre la sous-préfecture de Corte. Ce jour-là, une voiture avait défoncé la grille et pénétré dans la cour. Elle avait été incendiée et un engin explosif, qui n'avait pas fonctionné, avait été retrouvé.
Battini trahi par son ADN. Le principal accusé, Nicolas Battini, a été mis en cause par deux proches et son ADN a été retrouvé dans une maison abandonnée à Corte où les enquêteurs ont découvert du matériel utilisé pour l'attaque de la sous-préfecture. Il était aussi jugé pour une attaque à l'engin explosif de l'Office de l'environnement de Corte, la nuit du 8 février 2012, qui n'avait causé que des dégâts matériels, où son ADN a aussi été retrouvé.
Jugés comme terroristes. La cour d'assises spéciale, composée de magistrats professionnels, n'a pas retenu le chef d'association de malfaiteurs contre les trois accusés mais a confirmé la qualification terroriste et demandé leur inscription au fichier national automatisé des auteurs d'infractions terroristes (FIJAIT).