Le maire Les Républicains de Montluçon, dans l'Allier, Daniel Dugléry, ne veut pas qu'Abdel Malik P., l'un des deux auteurs de l'assassinat du prêtre fin juillet à Saint-Étienne-du-Rouvray, soit inhumé sur sa commune. "Ma décision est très simple. Il y a quatre points pour être inhumé dans une commune : être décédé dans cette commune, y résider, y posséder un caveau familial ou être inscrit sur les listes électorales. Aucun des quatre points n'est établi. Donc moi, j'applique les lois de la République", a déclaré lundi le maire, confirmant de précédentes déclarations faites en ce sens au quotidien régional La Montagne.
Un souhait de sa mère. "Il n'y a pas de parti pris par rapport à une quelconque émotion" de la population. "Appliquer la loi est la meilleure solution pour l'éviter", a-t-il ajouté. La mère du jeune homme, résidente d'Aix-les-Bains, en Savoie, avait exprimé vendredi dans le quotidien régional Le Dauphiné Libéré le désir que son fils soit inhumé dans cette commune dans laquelle ils avaient vécu de 2008 à 2012 et dans laquelle elle compte retourner s'installer. "La famille est venue prendre des renseignements mais il n'y a eu pour l'instant aucune demande officielle d'inhumation", précise la mairie de Montluçon.
Le terroriste a habité la commune. Abdel Malik P., né à Saint-Dié-des-Vosges dans les Vosges le 14 novembre 1996, a grandi dans l'Est de la France avant de déménager à Montluçon puis à Seynod, en Haute-Savoie, et enfin à Aix-les-Bains. Ce jeune homme de 19 ans est l'auteur, avec Adel K., de l'attaque d'une église à Saint-Étienne-du-Rouvray le 26 juillet au cours de laquelle le prêtre Jacques Hamel a été tué, un assassinat inédit dans un lieu de culte en France revendiqué par le groupe djihadiste État islamique (EI). Sa radicalisation avait été récemment signalée : une fiche "S" à son nom avait été établie le 29 juin, moins d'un mois avant son attaque djihadiste, pour avoir tenté de rejoindre la Syrie via la Turquie.