Au deuxième jour du procès de l'assassinat du père Hamel, un enquêteur est revenu sur le déroulement de l'attentat. Trois hommes sont présents dans le box des accusés, près de cinq ans après cet attentat à Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen. Ils sont les complices présumés des assaillants djihadistes qui avaient été abattus le jour de l'attaque. Europe 1 suit le procès à la cour d'assises spéciale de Paris. Mardi, un policier de l'antiterrorisme a retracé le film de l'attentat. Diapositive après diapositive, ce policier anonyme a fait un résumé méthodique des faits.
Le lieu d'abord : la petite église de Saint-Etienne, entourée d'arbres. Au sol, les corps des deux assaillants abattus par la police. Puis, à l'intérieur du bâtiment, les traces de sang sur le carrelage beige, les bougies renversées au sol, un crucifix arraché du mur. Et puis, entre l'estrade et l'autel, se dessinent les contours du corps du père Hamel, assassiné par un des deux djihadistes.
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"Une violence inouïe"
Sur le banc des parties civiles, la sœur de Jacques Hamel, Roseline, ne quitte pas une seconde l'écran des yeux. Elle pince ses lèvres parfois, rajuste ses lunettes à la monture dorée. Le policier poursuit. Sur une diapositive : des photos, des vêtements du père Hamel, une aube, une chemisette bleue et un maillot de corps maculé de sang.
Quelques minutes plus tard, le policier décrit l'attaque du père Jacques Hamel, ces minutes d'agonie où il tente de repousser son assaillant Abdel Malik Petitjean. "C'est d'une violence inouïe, de la barbarie", souffle le policier. Roseline Hamel s'effondre, son visage rond plongé dans ses mains. Elle viendra témoigner à la barre jeudi, le même jour que Guy Coponet, survivant de l'attaque.