Les premières indemnisations des victimes de l'attentat de Nice, où 84 personnes sont mortes, 202 ont été blessées et de nombreuses autres choquées, auront lieu "dès la fin de la semaine prochaine", a annoncé samedi la secrétaire d'Etat aux Victimes, Juliette Méadel.
Un fonds dédié. Le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et autres infractions (FGTI), en charge des indemnisations, "doit verser de premières provisions. J'ai demandé que ça intervienne dès la fin de la semaine prochaine", a déclaré la ministre depuis Nice, où elle se trouvait samedi.
Difficultés à prouver leur présence. Plusieurs associations de victimes ont dit craindre que les personnes traumatisées à Nice, de par leur grand nombre et la difficulté qu'elles auront à prouver leur présence sur les lieux de l'attentat, soient privées de toute indemnisation. Des milliers de personnes présentes sur la Promenade des Anglais jeudi soir, lorsque le tueur a fauché au volant de son camion des centaines d'entre elles, ont potentiellement pu être ébranlées par le carnage, assurent-elles."Nous veillerons à ce que les victimes, qu'elles soient choquées ou qu'elles soient indirectes (des parents de victimes, ndlr), soient indemnisées", a-t-elle assuré après avoir visité la cellule d'aide niçoise située au Centre universitaire méditerranéen (CUM).
Des blessures psychologiques. Ces personnes pourront notamment faire établir leur "préjudice" par un "examen psychiatrique" ou au moyen d'un "dépôt de plainte" dans un commissariat, a-t-elle expliqué, ajoutant que les victimes étrangères sont également concernées. "A la suite d'une telle tragédie, les blessures psychologiques peuvent causer des souffrances aussi profondes et durables que les blessures physiques", a déclaré samedi le député LR des Alpes-Maritimes et président du département Eric Ciotti. "Aussi, je demande à la ministre de la Santé d'engager, sans attendre, une réforme du statut des victimes d'attentats qui permette de reconnaître les traumatismes sous toutes leurs formes et de prendre en charge leurs conséquences", a-t-il poursuivi.
Limites financières ? Le FGTI, créé en 1986, alors que la France connaissait une vague d'actes de terrorisme liés à la situation au Proche-Orient, dispose d'une réserve de 1,3 milliard d'euros, selon Juliette Méadel. Environ 300 à 350 millions seront prélevés pour les attaques du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, estimait en mai ce fonds. Des experts craignent qu'il n'atteigne ses limites financières du fait du grand nombre de victimes à Nice. "D'une manière ou d'une autre, si c'est nécessaire, l'Etat sera présent. Ce n'est pas un sujet" de préoccupation, a rassuré la secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, qui s'est par ailleurs montrée satisfaite des premières étapes de leur prise en charge.