De nombreux Strasbourgeois et quelque 350 musiciens, danseurs ou conteurs sont attendus samedi dans la capitale alsacienne pour un hommage aux victimes de l'attentat du marché de Noël à leur image, cosmopolite et culturel. Deux mois après cette attaque perpétrée au nom du groupe Etat islamique par Chérif Chekatt et qui avait fait cinq morts et une dizaine de blessés le 11 décembre, lectures, débats, danses et concerts se succéderont en l'église protestante Saint-Thomas, au cœur du centre-ville historique.
"Pas de discours mais une grande diversité". "L'esprit, c'est d'être tous ensemble, dans la diversité", explique Claire Audhuy, de Rodéo d'âme, une association parmi la vingtaine qui "ont perdu un de leurs membres ou de leurs amis" dans l'attentat et participent à l'organisation de cette journée. Elle ne sera "pas à l'image des hommages habituels : pas de discours mais une grande diversité", souligne la jeune femme. De 15h à 1h du matin, concert de l'Orchestre universitaire de Strasbourg, flamenco, danses hongroises et polonaises, chants yiddish, argentins et afghans ou encore lectures poétiques s'enchaîneront pour s'achever sur une scène ouverte.
"Les familles, les proches et les blessés seront parmi nous, à la fois sur scène et dans le public", indique Claire Audhuy. Pourquoi deux mois après l'attentat ? "La date n'est pas trop rapprochée de l'événement parce qu'on était tous ébranlés et pas trop éloignée non plus", dit-elle.
Cinq morts dont trois étrangers. Un touriste thaïlandais, un garagiste franco-afghan, tous deux âgés de 45 ans, un père de famille strasbourgeois de 61 ans, un journaliste italien de 28 ans et une figure très populaire de la vie culturelle locale, "Bartek", touche-à-tout d'origine polonaise, âgé de 36 ans, ont péri dans l'attentat. Barto Pedro Orent-Niedzielski, surnommé "Bartek, se produisait en l'église Saint-Thomas, d'où le choix de ce lieu pour cette journée d'hommage auquel la ville de Strasbourg et la région Grand Est apportent leur soutien technique et financier.